Sortie sur le Guic

29 mars 2011

22 - Côtes d'Armor

Guic ou Gwic

Breizhfish

Connaissez-vous le Guic ou Gwic en Breton ? C’est un affluent majeur du Léguer, les deux rivières se rejoignent à Belle-Isle en Terre au coeur du Trégor. Je m’y suis rendu ce samedi 26 mars. Cela faisait bien deux ans que je n’avais fréquenté cette jolie rivière qui serpente dans une des plus belles vallées bretonnes. Une vallée boisée, émaillée de prairies naturelles piquées de jonquilles et où la loutre trouve ses catiches le long des rives, sous les souches. Arrivée sur le parcours Belle-Isle / Loc-Envel à 8.45 précises avec plusieurs cannes dans le coffre. Une 10′ AFTM 4-5 pour la nymphe, une 8.6′ AFTM 5-6 pour le tout venant (ma première canne à mouche en composite avec 31 ans au compteur et probablement plus de 4500 truites, une dizaine de bonefish, une trentaine de truites de mer, 2 saumons, 2 bars et 3 aloses dans le nerf), une 8’AFTM 4-5 pour la sèche légère et un cure dent de 6′ AFTM 3-4 de chez Loomis pour travailler dans les couloirs de végétation. J’ai également pris 3 moulinets. Deux Abeille automatiques avec des soies flottantes de 4 et 5, un Battenkill manuel avec une soie intermédiaire de 6. Comme il est de mise cette année, les eaux sont déjà d’un niveau de fin mai, s’il ne pleut pas en avril, l’année sera très difficile pour le saumon, dramatique pour l’ensemble du peuple des rivières. Le Gwic (adoptons l’orthographe bretonne) est relativement dégagé sur ce parcours. Je peux donc faire l’économie des cannes les plus courtes. Mais de nombreux bosquets permettent de créer des zones d’ombre. J’évacue la 10′ que je réserve à certains parcours très dégagés de la Penzé et de l’Elorn en Finistère. Ma bonne vieille 8.6′, lourde et rassurante sera donc de sortie. Elle a perdu sa couleur après un bon coup de chaud sur les flats de Cuba où elle a fait la connaissance des bonefishs mais elle a encore fière allure avec son manche en liège poli par le temps. J’ai une tendresse particulière pour cette vieille dame à qui rien ne fait peur. Je choisis un des Abeille. Lui aussi a vieilli; il a été acheté en 1982 avec ma première paye; 1500F de l’époque; une folie ! Sa peinture est partie en maints endroits mais, régulièrement entretenu, il compense son allure vintage par une réactivité instantanée à tout ordre. Il est équipé d’une soie flottante de 5. Le niveau de l’eau rend superflu le recours à une soie intermédiaire. Je monte mon train de mouches. Une nymphe casquée d’une perle de cuivre en pointe sur 14/100. Elle entraîne le montage vers le fond. Une autre nymphe, de Skues celle-là, en intermédiaire sur 18/100 rigide pour l’éloigner du corps de ligne. Une Ruz Du en sauteuse, redoutable entre mars et début mai, sur 18/100 rigide également. A 9 heures je suis fin prêt. Je remonte la rivière sur 400m jusqu’à un bief. Ce matin il fait étonnamment beau. Chemin faisant, gardant un oeil sur la rivière, je crois discerner un gobage. Hmmmm, j’ai du rêver ! pas à 9h00 du matin alors que nous sommes encore en mars ! Voila, je suis au début de mon parcours et me donne les 5 minutes règlementaires pour humer l’ambiance. Tiens, un sedge… puis deux, puis 10. Eh oui… c’est bien une éclosion de phrygane en mars dès 9h30… du jamais vu. Et les truites me direz-vous ? En poste et actives… J’en touche 5 dans le premier courant, en sors 3. Chacune d’entre elle est délicatement relâchée, l’hameçon dans ardillon étant extrait grâce à des pinces prévues à cet effet. Un peu plus bas, dans un calme le long d’un mur en schiste, 2 autres dont un belle – pour le Gwic – de 28cm. Le pêcheur est comme le chien de chasse… pour bien exercer son art et aiguiser son flair, il lui faut de l’exercice. Les touches se succèdent et je me donne le temps de soigner mon style. La main droite propulse le train de mouche, lève sans arrêt la canne alors que les leurres travaillent dans les courants. La main gauche tricote et par demi-tours de poignet, ramenant la soie par petite saccades. C’est la technique du saumon appliquée à un matériel infiniment plus léger. Les truites sont désormais très actives et je m’applique avec des résultats immédiats. Un choc dans la ligne et ce sont alors deux options de ferrage. Soit à la canne, soit à la soie en la tendant d’un petit coup sec. Les prises de succèdent dans interruption maintenant. A 10 heures j’en ai déjà 11, à 10h45 j’ai perdu le compte mais j’hésite entre 20 et 21, je fait aussi un doublé, presque un autre, la belle se détachant à mes pieds. Toutes remises à l’eau en excellente condition, il faut penser aux mois de mai, juin et juillet lorsque je reviendrai à la sèche. La fête se prolonge jusque 11h15 environ, je dois avoir touché une centaine de poissons sur 1km de rivière, en avoir sorti et relâché le tiers. Ceci en 2 heures. Il est aussi temps de changer de rivière et d’aller courtiser les plus grosses truites de la Penzé, une cinquantaine de km à l’Ouest. Des pêcheurs au ver et au vairon m’observent d’un air envieux et étonné. Cela faisait bien 15 ans qu’ils n’avaient pas vu de pratique de la mouche noyée, pêche paysanne par excellence dont le savoir se perd mais dont la technique est tellement efficace et agréable. Essayez cette technique (quelques références son disponibles sur Google), vous m’en direz des nouvelles.

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