Passant le week end du 15 août du côté de Fécamp, j’avais planifié une journée de pêche, alléché par un récent article dans Plaisirs de la Pêche sur les parcours proche de cette ville. Une fois le permis journalier acquité (14 €) direction le parcours mouche sur la petite rivière Valmont dimanche 14/08. Le temps est ensoleillé mais un vent puissant va me géner durant toute la journée et compliquer au possible les posés (vent qui souffle dans le sens inverse du courant). Les eaux sont relativement claires, mais un riverain me signale que la rivière était plus basse les jours précédents. Néanmoins la pêche à vue est possible, j’attaque en NAV et pique très rapidement une première fario de 33 cm que je ramène comme un paquet d’herbe, sans défense aucune, et pour cause c’est une manche courte. En remontant j’attrape trois autres truites comprises entre 34 et 37 cm (de souche cette fois), ainsi que 5 chevesnes très présents sur le parcours dont le plus beau fait 44 cm et me gratifie d’une splendide bagarre en 12/100. Lors de ma remontée sur le parcours je distingue sous les chevesnes une forme sombre que j’identifie comme le saint graal : une truite de mer qui doit dépasser les 60 cm, je l’attaque en NAV très lourde, au streamer pendant au moins 1h1/2 sans aucune réaction de sa part. Le poisson est totalement immobile et ne réagit pas, tout juste s’écarte t-il lors du passage de la nymphe. Frustré je poursuis ma progression en amont, quand quelques minutes plus tard j’aperçois un autre poisson du même gabarit en aval d’un herbier. Cerné par des chevesnes j’imagine au début qu’il s’agit de la même espèce, néanmoins au bout de quelques minutes je distingue sa queue et sa gueule et là re-choc encore une truite de mer. Je troque mon 12/100 pour du 16/100 et attaque en nymphe. Durant au moins 45 mn les nymphes se sucèdent sans réaction, pourtant de temps en temps le poisson totalement immobile lui aussi semble mâcher quelque chose, peut être des larves qui lui arrivent directement dans sa bouche entre-ouverte. Remotivé par ce constat je rechange de nymphe à plusieurs reprises. Le vent qui souffle fort gène considérablement mes posés, impossible de poser détendu, la nymphe drague, ne coule pas suffisamment et passe au dessus du poisson. Je prends alors dans ma boite la plus grosse nymphe (H12) que je destine habituellement aux barbeaux. Très lestée elle devrait être plus adaptée. Pendant plusieurs minutes je multiplie les posers, quand tout à coup le poisson esquisse un mouvement, ferrage, pendu. Ayant perdu récemment un poisson plus gros dans les mêmes conditions, je saute dans l’eau peu profonde et suis le poisson qui a décidé de partir en aval. Je le bride au maximum avec mon 16/100, ma canne plus habituée aux truites farios est courbée à l’extrème. Malgré ses coups de tête rageurs je parviens à maintenir le poisson proche de la surface et évite qu’il ne plonge dans les herbiers synonyme de casse à coup sûr. Pendant 4/5 minutes je maintiens le poisson en surface dans le courant et descends progressivement à sa hauteur, n’ayant pas d’épuisette je glisse ma main dessous et le plaque contre moi en m’aidant de la seconde main et direction la berge. C’est fait elle est prise, je décroche ma nymphe miracle et dégaine l’appareil photo ainsi que le mètre, verdict : 61 cm !! mon record en rivière est explosé, il s’agit de ma première truite de mer. Ma précédente rencontre avec un tel poisson décroché dans des conditions similaires cette saison est oubliée. Que d’émotions sur du matériel à truite (soie 5, 16/100) dans une rivière de 5m de large. Je replace le poisson en bordure, il semble épuisé, je le tiens de longues minutes avant qu’il ne reparte sous un herbier. 15 mn plus tard il reprend sa place là où je l’ai piqué, je le rephotographie plusieurs fois d’ailleurs, sa mésaventure semble oubliée, tant mieux. Je garderai un souvenir ému de cette petite rivière de Fécamp et me promet évidemment d’y revenir.
