Trois valent mieux qu’aucune

22 mars 2010

01 - Ain

Basse Rivière d'Ain

alx

Pêcher en semaine, un luxe que je peux m’offrir près de deux fois par mois… A chaque fois je savoure le démarrage de ces journées comme on pourrait apprécier un joli cru, en anticipant le plaisir à venir. Il a beaucoup plu le Week End, nous en avons fait les frais dimanche avec Christophe.Alors je fais le tour des niveaux des rivières, décidé à faire la tête à la Basse. Seulement tout à monté, parfois beaucoup, et je pressens la galère, peu coutumier que je suis de la pêche sous la canne. Étonnamment, la BRA ne bouge pas, alors que le lundi c’est souvent lâchers à gogo. Elle est haute, mais devrait être idéale pour le coup de midi. Du coup je choisis un coin mixte, où je sais pouvoir trouver des espèces variées, c’est aussi celui où j’ai pris ma seule truite digne de ce nom sur la BRA, où j’ai pris mon deuxième ombre, et là où j’ai connu des casses retentissantes. J’aborde le petit bras mort, pas âme qui vive, mais j’entends des gros ploufs de la rivière toute proche. Je m’y précipite, pour constater encore une fois l’énigmatique spectacle des barbeaux marsouinant, sautant hors de l’eau, et « gobant »… Je ne me sens pas la force de résoudre l’énigme aujourd’hui, et me dirige vers un petit bras secondaire pas toujours en eau. Ambiance flats, c’est la jungle, il faut veiller que le lancer arrière passe entre les bois morts, mais quelques ombres fugaces m’incitent à m’avancer un peu. En réalité un banc de beaux chevesnes patrouille dans le secteur le plus profond. Mon gammare du chef, ma fierté, les laissent totalement de marbre… Bon, voyons cette petite nymphe à casque orange en plastique (vive les magasins de déco). premier lancer légèrement en arrière d’un beau patrouilleur, ce dernier se retourne… pendu ! Et alors là croyez moi, mais il m’a offert une super bagarre, avec plusieurs rushs puissants. Je relance juste après la photo et c’est le frangin qui est pendu, plus gros mais moins puissant, enfin viendra le troisième, celui de la photo. Après c’est le calme plat, j’ai mis un beau souk dans le banc et les poissons décident de se caver sous des racines. C’est l’heure de se poser en aval d’un plat au courant puissant, où je sais être immergés quelques beaux blocs. Je remonte lentement vers le secteur le plus propice en guettant les éphémères abandonnés aux vaguelettes du courant, scrutant du coin de l’oeil les pêcheurs de la berge d’en face, leurs vairons ne semblant pas éveiller grand intérêt de la part des truites. Et bien de 12h15 à 15h, j’aurais vu deux mouches, rien de rien, malgré un temps doux et un ciel légèrement voilé, des eaux hautes mais sans variations de niveaux… A force de guetter l’eau, j’en ai des hallucinations, la berge semble devenir une ligne mouvante entre arbres et rivières fixes… Avant de voir arriver des petits hommes verts ou des éléphants roses, je change de coin, sur un autre secteur à blancs, j’y prendrais deux vandoises, me casserait les dents sur les barbeaux (je comprends vraiment rien à ce poisson) et discuterait avec un tocqueur no killeur gentil comme tout qui décrochera une truite devant moi à quelques mètres seulement de l’épuisette. J’ai bien fait de choisir ces secteurs, trois valent mieux qu’aucune, laissons les truites se réveiller !

Ailleurs dans le site

Forum