Je renoue avec les news. En effet, le manque d’intérêt de mes dernières sorties ne m’a pas incité à en écrire une nouvelle. Ce ne sont pas les résultats mais plutôt les situations qui ne m’ont pas paru intéressantes. Après un retour en Champagne quelque peu emprunt de morosité, un coup de fil de Jean Marc (JM51) me redonne l’envie de goûter aux joies de la berge marnaise. Rendez-vous est pris pour le coup du soir sur un secteur quelque peu délaissé. Le niveau, la température et la tenue des poissons des dernières sorties, nous pousse à rompre nos habitudes de pêche à deux. Nous décidons d’un commun accord de séparer nos recherches. JM commence bien en aval et moi, je remonte à l’amont afin de nous réserver le secteur médian pour nos retrouvailles du crépuscule. Un petit coucou aux vaches et me voilà sur la plage de galets blancs. Le soleil est encore haut, je prends donc le temps de refaire mon bas de ligne, allonge la pointe et fixe l’imitation réalisée 24h plus tôt. J’observe mais rien ne trahit la présence des hôtes de cette onde inerte. Pas un cabot, pas une vandoise, pas même un vairon sautilleur. Je remonte patiemment la bordure et pêche l’eau (c’est d’un lassant !). Un peu ailleurs je l’avoue (les images des collines entourant les nives m’obsèdent encore, et cette belle mouchetée qui a bien voulu poser…) quand une micro aspiration en début de ridule, fait disparaître mon impatient croupion. Ferrage immédiat sanctionné ausitôt par un départ en trompe trois quart aval sur ma gauche, ni une ni deux, et la ligne se détend. C’est parti pour une nouvelle soirée montage en perspective ! Comme retrouvailles, j’ai connu mieux, surtout lors de telles soirées… Un peu énervé sur les bords, je continue ma remontée tout en fixant une nouvelle tentatrice. 2, 3 vandoises n’ont pas résisté à son charme, bien entendu mais bientôt, un buisson attire mon attention. Certes le courant est quasi nul mais à cet endroit, nos habituées se dévoilent fréquemment. La Tactical fait son office (quel régal cette 8 pied) et l’atterrisage en douceur incite au rond noyeur. Sur la tension, un remous sous la surface est magnifique s’en suivi d’un départ amont qui prend près de 6 mètres de soie supplémentaire. C’est beau, pas exceptionnel mais beau ! Je bride, la bête revient vers moi en trombe, cela devient délicat. Elle se dirige à gauche puis à droite, revient quasi dans mes pieds et là, comme un pied de nez, la belle se stoppe à 1 mètre. Une belle gueule mais ce qui me frappe, ce sont les gros points rouges sur le tiers caudal. Je ne sais que faire, l’épuisette, rembobinez et là, c’est le drame, cette incertitude relance la machine et bientôt la revoilà remontant à tout va, sans jamais s’arrêter… encore un modèle éprouvé mais à recréer. Un poisson de 40/45 qui se défile à mon objectif. Tant pis, elle m’a au moins fait le plaisir de se montrer et de se laisser admirer ; si peu ! La soirée continuera sur quelques blancs jusqu’au point de rendez-vous avec Jean Marc. Un loupé au ferrage et une décroche plus tard, et nous voilà sur le chemin du retour. Une sortie partagée, des rencontres trop furtives mais le plaisir d’un instant d’évasion.
