Suite à une disponibilité surprise, j’ai pu explorer un parcours accessible grâce à la réciprocité URNE. Sur les conseils de JM51, je me suis pris une après-midi de découverte de la rivière Aube. Après un passage éclair sur cette dernière début mai (où j’ai eu la bonne surprise de pêcher avec notre Jéjé national et international…), je décidais de remonter sur les communes plus amont. Ma précédente approche m’ayant quelque peu encouragé (plusieurs poissons vus mais peu de réussite), je partais exercer mon sens de l’observation et l’envie d’ajouter une nouvelle rivière à mon tableau de fréquentation. L’accès au parcours sélectionné ne fut pas évident. Le premier chemin m’amena à une ferme dont l’agressivité du cerbère me décida d’opérer une retraite (en ces temps de réforme, dur dur d’accepter…). Le suivant fut le bon. L’ombre d’un beau saule protégea la voiture durant toute ma partie. Une fois changé et équipé, me voilà les pieds dans l’eau. Je scrute, peu de mouches mais quelques chevesnes maraudent. Je décide de remonter sur la berge et de me faufiler entre les repousses de saule, d’aubépine et d’orties. Barbeaux, hotus, cheucheu s’en donnent à cœur joie, fouillant et soulevant des nuages de calcaire auprès des tufs. Quelques truites de ci, de là mais rien à portée du fait du peu de dégagement. Il faut que je rentre dans l’eau. Maintenant quelques olives émergent et les premiers ronds signalent un début d’activité. Cette berge est superbe ! Une frondaison touche presque l’onde et une veine traitresse apporte son lot de nutriments. Une éphémère se débat dans la pellicule puis disparait, mirage ? J’observe ce poste avec beaucoup plus d’attention. Une autre innocente se présente, rien. Aurai-je halluciné ? La suivante semble plus grosse et lutte davantage. Aussitôt, elle n’est plus ! Je troque ma « 2 ailes » contre une frêle olive. Premier passage pour juger du courant et le second dépose l’imitation juste en amont du buisson. Elle glisse lentement, s’immerge quelque peu puis disparait. Le ferrage se fera aussi discrètement que le gobage. Là, un superbe instant commence. Un gros remous et la sensation de lourd me laisse espérer au trophée. Le soleil au zénith laisse apparaître une ombre démesurée dans l’eau claire. La bête sortie de sa cache, se précipite en aval. Je bride tant bien que mal et la belle, surprise, se rue dans mes jambes. Je me rattrape comme je peux et tente de l’épuiser ; « Pas tout de suite ! » semble telle me dire en repartant de plus belle vers la berge opposée. Enfin, la mouchetée se rend et je constate la taille de ce fish, superbe ! La journée continuera par de bonnes rencontres mais la récompense était déjà là. Comme quoi, sortir de ces lots habituels, quel pied. Longue vie à la réciprocité !