nous sommes Samedi, et je suis de retour dans ma famille pour le weekend. étant devenu complètement addict à la pêche à la mouche, je n’arrive pas à envisager un weekend sans elle. malheureusement, là où je suis les rivières à salmonidés n’existent pas. c’est pour ça que j’ai amené mon étau et quelques plumes. mais une idée m’était passée par la tête avant mon départ: « prends donc la 10 pieds soie de huit, quelques streamers à broc, et vas t’y essayer… » n’ayant jamais pratiqué la pêche du carnassier à la mouche, j’étais un peu hésitant, mais l’envie fut plus forte que moi, et en ce jour j’irai explorer les petits coins que je fréquentais étant môme. mon choix s’arrêta sur la Veyle. petite rivière se jetant dans la Saône, et où les moulins s’alignent tout le long de son cours.certains coins sont véritablement magnifiques, et très peu fréquentés des pêcheurs. je choisis donc un de mes endroits préférés, un joli gour de moulin pour tremper mes streamers. mais avant les streamers, les éclosions d’insectes et les gobages de cyprins m’appellent ; en soie de huit, pas évident. et pourtant, en affinant et en allongeant la pointe, je prends un grand plaisir à leurrer les ablettes et cheucheux qui montaient sous les arbres. 17h30, il est temps de passer à autre chose. changement de bas de ligne, avançon d’acier tressé de rigueur, et streamer. à ma grande surprise, au deuxième passage devant des nénuphars, il me semble bien sentir un coup de nez, mais très furtif. dans le doute, je lève la canne, et une sensation de lourdeur se fait immédiatement sentir! je vois un joli poisson très sombre monter dans le courant, et tout de suite je suis sur qu’il ne s’agit pas d’un brochet. petit silure? sandre? après une belle bagarre, je vois un étendard se déployer à la surface, et je suis sur le cul… c’est un sandre. il est joli le bougre, sa robe est hyper sombre, et dorée sur les flancs. je le mesure: 52 cm et en l’examinant m’aperçoit qu’il a deux petites blessures. le poisson est ensuite remis à l’eau sans aucun problème et repart dans les eaux vertes de la Veyle. je pense être passé sur son nid et avoir déclenché l’attaque du sandre sans véritablement le leurrer. mais je suis heureux quand même, car c’est peut être le seul que je prendrai à la mouche de toute ma vie. et surtout je suis bien content de voir que cette rivière se porte bien et que les sandres y sont encore présents. quelques minutes après, sur une bordure, une tape bien plus franche, je ferre, et là c’est mon premier broc qui émerge. il n’est pas gros et ne me donne aucun fil à retordre malgré quelques cabrioles. 45 cm. c’est déjà ça! je rentre heureux comme un pape, sans photo (mon appareil étant resté à la maison durant cette épisode), mais des images et des souvenirs plein la tête. un sandre, et un brochet pour ma première sortie carnassier à la mouche! que demander de plus. Baptiste.
