Lourd

23 juillet 2012

54 - Meurthe-et-Moselle

Graviere Nanceienne

fanfouet

Le temps est lourd. En plein milieu de l’après-midi, au bord de cette gravière nouvellement découverte, j’observe ces grosses carpes qui dorent au soleil parmi les herbiers. Les premiers lancers sont laborieux à cause du fait que j’ai mis une soie de 7 sur ma canne qui officie théoriquement en 9. La précision et la discrétion laissent donc à désirer au début, ce qui a pour effet de faire fuir quelques poissons dans des remous dantesques et contagieux. Après une accalmie et quelques réglages techniques, je repère un poisson entre deux herbiers, immobile, comme tendu. J’ajuste mon lancer et lui expédie devant le museau ma muletor blanche en lapin. L’impact est faible, l’imitation entame sa descente en planant, le poisson fait un imperceptible mouvement des nageoires qui trahit le réveil de son attention, puis bascule doucement vers l’avant. Les yeux rivés sur la pointe de ma soie (l’eau étant quand même bien crade et le poisson devant moi, il m’était impossible de voir sa tête), immobile, tendu comme un arc, j’espère l’infime mouvement. Enfin, le bout du fil fremit et s’enfonce de quelques centimètre, je ferre énergiquement et déclenche une apocalypse dans le quartier. J’ai l’impression d’avoir ferré les dix poissons qui sont partis en même temps que la mienne dans des départs furieux et puissants. Concentré, la sueur qui perle au bout du nez et les gouttes qui ruissellent sur l’avant bras tendu, je m’applique à infliger mon rythme au poisson qui, malgré sa taille honnête, a bien été contré par la canne de 9 qui fait décidément bien le boulot. Y’a des poisson plus gros là bas, et j’ai encore faim…

Ailleurs dans le site

Forum