Le vent souffle par bourrasques violentes, dans le ciel les choucas rieurs tournoient le long des falaises. Les berges, parées des couleurs des bourgeons qui gonflent ont un aspect automnal tandis qu’une odeur de charogne émane de la plage découverte par une éclusée : pas de doute, je suis sur la Dordogne. La quête de la grosse truite me condamne à l’attente. Assis contre un arbre, je scrute ce grand remous dans lequel elle ondule sous un bon mètre d’eau. Elle est là, je le sais. Soudain, un énorme remous en surface trahit sa présence. Elle est dans le calme et cela ne me dit rien qui vaille. L’eau ridée par le vent défile dans le central sans la moindre mouche. Le temps s’écoule sans autre activité. Puis elle revient transformée en dauphin qui marsouine mais à plusieurs mètres du calme. Elle fait son circuit mais faute de mouches, je n’ai plus rien à espérer. Lassé d’attendre depuis deux heures, je laisse trainer un train de noyées sur la plage et décroche une toupie molle qui tournoie sur elle même. Une 40+ rescapée du festin de l’ouverture ?