Du Beaujolais plusieurs rivières méandrent au fond de vertes prairies bordées de sapinières… Hélas bien vite elles rencontrent l’urbanisation galopante et la viticulture intensive. Sous nos climats contrastés, les étés brûlants dominent les rares hivers glaciaux et les chevesnes remontent en tête de bassin. Pourtant, en ce temps lourd, et malgré 4 jours de pêche intensive, l’envie est trop forte de retourner sur le principal tributaire du lac des Sapins, de délaisser les plages de galets brûlants de l’Ain. Ma douce m’accompagne pour une lecture au milieu des fleurs qui tapissent les prés. On est loin de la rivière d’Ain, clotûres, arbres et piquets rendent difficiles les lancers de la vieille 8,6 pieds en fibre de verre. le sedge dérive sur des eaux terriblement basses, cette vision me serre le coeur, comment une truite peut vivre dans un milieu si contraint ? Pourtant le cobage discret au raz de la berge sanctionne le bon lancer sous la frondaison… Elle est là la jolie petite truite. Si l’association locale semble ne pas aimer les moucheurs tant tout semble mis en oeuvre pour empêcher cette pratique, la politique de peuplement à partir d’alevins de ruisseaux pépinières donnent de jolies petites truites racées à la robe superbe, vestiges de ce qui pourraient ressembler à un petit paradis….