Ouverture sur la Penzé

25 mars 2009

29 - Finistère

Penzé

Breizhfish

Temps beau mais frais pour l’ouverture en Finistère : 4° la nuit, 15° le jour, vents de NNW, ciel dégagé. La douceur de l’après-midi qui s’annonce et la dissipation de la brume m’incite à opter pour une séance à la mouche noyée. Le choix du parcours est facile. Les eaux sont encore froides et les truites en activité se trouveront certainement sur des segments de rivière bien ensoleillés, dégagés et courants. Le parcours de Kernabat en Guiclan s’impose donc. Ce parcours est délimité par la voie express à l’amont qui marque la frontière Sud de la commune de Saint Thégonnec au Nord et par la funeste pisciculture (funeste car elle représente un obstacle considérable à la montée des saumons et des truites de mer) à l’aval. C’est un parcours facile, fait de radiers et de méandres bordés de saules, aulnes, tröenes. Le fond de vallée est constitué de prairies naturelles piquées de massifs de jonquilles. De surcroit la nécessité de marcher 45mn pour atteindre le début du parcours restreint la fréquentation. A en juger par les traces laissées par les pêcheurs depuis la veille, ce segment de la Penzé n’a été visité qu’une seule fois la veille, probablement par un pêcheur au ver. Après une halte par le parcours mouche de l’Elorn (le 1er saumon à la mouche a été pris par Yvon A. vers 10.00 ce dimanche) direction Guiclan et le parcours de Kernabat. Je gare la voiture près du bief du moulin et déballe enfin le matériel : un batenkill 5/6 muni d’une soie intermédiaire de 5, la Pezon & Michel « La Loue » de 10 pieds (j’aime ces longues cannes qui permettent de travailler le train de mouche), trois mouches avec une nymphe Skues à perle d’or en pointe, une seconde nymphe Skues légèrement plombée en intermédiaire, une Ruz Du en sauteuse. Alors que je prépare le montage, un gobage me distrait. Eh oui, une truite gobe à trois mètres dans le bief. Changement de programme. Je garde la canne mais sort du gilet de pêche (un bon pêcheur est un pêcheur prévoyant) mon Cordel automatique doté d’une soie flottante de 5… le mois de mars en sèche est une alternative possible sur des poissons ponctuellement en activité. C’est parti pour une parenthèse en sèche sur une Adam’s Parachute sur h16. Plus de gobage, je pêche l’eau. Alors que ma mouche dérive sous une berge, elle disparait. Je ferre, je la tiens… elle tente de plonger dans les renoncules mais c’est sans espoir. ma première truite en sèche de l’année est un poisson de 25cm pris à 14h15. Je la décroche sans l’avoir sortie de l’eau; elle aura à peine compris ce qui lui était arrivé. Je continue à exploiter des veines de courant mais décidemment, le poisson est paresseux. Je finis par un déversoir au pied duquel se trouve une petite fosse de 60cm de profondeur. De nouveau gobage-éclair qui produit une seconde fario de 20cm seulement cette fois. Mais je suis là pour pêcher à la mouche noyée. Je me décide enfin à remonter la rivière pour rejoindre le début du parcours. Chemin faisant je scrute les bancs de vase qui jouxtent la rivière. Beaucoup de traces de mustellidés, y compris des traces plus larges, griffues… il faut en avoir le coeur net… un monticule de déjections confirme ces présomptions. Longues, grosses comme le petit doigt, subtilement odorantes, la loutre (Ki Dour ou Chien d’Eau en Breton) fréquente le parcours. Depuis une dizaine d’année, avec l’abandon des fonds de vallée et sa protection totale, la loutre fait son grand retour sur la Penzé à partir du noyau de population résiduel des Monts d’Arrée. C’est une excellente nouvelle… qui débarasse la rivière de ses poissons malades et rend la vie dure aux rats musqués. A 15h00 j’attaque donc le parcours ayant rééquipé ma canne du montage mouche noyée. Un brise tiède s’engouffre dans la vallée et les poissons sont actifs. Pas de gobages mais des tirées franches. Il est 15h30 et j’ai déjà 5 poissons à mon actif. Une truite de 24, le reste étant du tacon (toujours très enthousiaste et à remettre à l’eau avec le plus grand soin) et de la truitelle. A 16h00 mon score est de 9 poissons mais je perds une mouche dans un roncier (la remise en route après 6 mois de repos forcé est progressive). Je fais encore 3 poissons mais dans l’air la douceur a disparu laissant place à un vent plus frais qui annonce le soir. Les quelques phyganes et mouche de pierre ont disparu. Les truitent quittent leurs postes. A 16h30 la rivière se vide. La fête est finie. La Penzé et l’Elorn sont deux rivières extraordinaires qui méritent vraiment le détour mais aussi tout le respect que nous leur devons. L’Elorn est une rivière-jardin qui a la chance de bénéficier d’une garde vigilante et hargneuse d’une des meilleures APPMAA; tant pour le saumon que pour la truite et l’alose on peut difficilement trouver mieux. La Penzé tant que pour la truite que pour le saumon est également une rivière à très fort potentiel. Son cours inférieur est le domaine des grosses truites (30cm et plus… ce qui est « gros » pour la Bretagne), son cours moyen dispose d’une densité impressionnante de poissons moyens (25 à 30cm), son cours supérieur – plus difficile et à exploiter avec un 7 voire une 6 pieds – est totalement sauvage. J’y reviendrai au cours de ces prochains mois; Breizhfish

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