Je sais… la rivière ne va certainement pas vous dire grand chose… Mais c’est pourtant une jolie rivière d’altitude au-dessus du bassin des Nives. Vous la rencontrerez en montant en forêt d’Iraty depuis Saint Jean Pied de Port, après avoir passé le premier col (petite retenue d’eau avant la montée vers les Chalets d’Iraty). J’avais déjà repéré cette rivière après être allé se balader là-haut… C’est typiquement une rivière de plateau, avec beaucoup de plats et petites fosses, séparés de radiers pas trop rapides, le tout au milieu des prés. Et pas question de wading ici, la largeur maximale devant être de 4-5 mètres. En ce jeudi de l’ascension, j’ai décidé d’aller faire un peu plus de repérage là-haut, et comme tout pêcheur qui se respecte, j’avais pris mon matériel avec moi. Arrivé là-haut, la base des nuages n’étaient qu’à quelques mètres au-dessus de nous (le col était dans les nuages), et quelques randonneurs se dépêchaient de rentrer à cause de cette bruine persistante. J’ai commencé mon repérage lorsqu’un autre pêcheur (originaire du 33, s’il se reconnait :D) vient me voir pour se renseigner un peu. On échange un peu, il a aussi son matériel, mais vu le temps (pluvieux et frisquet), c’est râpé… « peut être pour le coup du soir » annonce-t-on en coeur, sans trop y croire… Et pourtant… Et pourtant il aurait du rester un peu plus longtemps… moins d’une demi-heure après (vers 16h je pense), un léger vent du sud vient se mêler en réchauffant l’atmosphère, et les insectes qui n’attendaient que ça en profitent pour éclore. Les premiers gobages sont aperçus. Chacun des petits plats est en activité. Ni une ni deux, je sors le matériel et m’équipe, sans oublier l’imperméable ni le chapeau, sinon dans 10 minutes j’aurais été trempé. Je m’attaque à une succession de 3 plats en remontant le courant. 1er lancer : gobage… merde, je m’y attendais tellement pas pour un simple premier lancer que je la rate… Le deuxième lancer est trop bas, le troisième mieux placé… et attire la truite. Je ferre et ramène la première truite de la journée… petite (16cm environ), mais bon elle s’est bien battu, alors un petit bisou et hop à l’eau. Le plat n’ayant pas été trop perturbé (pas de cabriole en surface de mam’selle fario), je retente… il a suffit de 3 lancers pour refaire monter une truite postée plus haut… elle devait faire 18-20 cm… devait faire car ma chère et tendre s’est décrochée toute seule au bord quand j’ai involontairement donné un peu de mou dans la ligne (en fait j’ai failli me casser la gueule sur de la terre trempée :D)… C’est ça d’écraser les ardillons à mes mouches, mais bon, je préfère un décrochage qu’une bouche esquintée. 2 truites sur le même plat… je me dis que c’est un peu trop et continue à remonter… sur le 2ème plat, plus long et entrecoupés d’arrivées d’eau latéralement en amont, ce seront 3 truites de prises (dont une nouvelle qui se décroche à quelques centimètres de ma main… fichue terrain détrempé :D). Les ferrages que j’ai raté, je ne les ai même plus compter… un de mes gros soucis… Cette petite rivière est une vraie mine à petites truites (aucune ne devait dépasser les 18-20cm), mais qui ne se laissent pas prendre n’importe comment… (un petit noeud sur le bas de ligne que je n’avais pas remarqué m’a interdis le moindre gobage sur ma mouche jusqu’à ce que je le repère et l’enlève). J’ai principalement pêché les plats, mais les radiers sont également bons. Bref, une après-midi sympa sur une rivière d’altitude, alors que les Nives, qui ont toujours des eaux assez hautes, ne montrent pas l’ombre d’un gobage… 6 truites de prises, dont 3 qui se sont décrochées à moins d’un mètre de moi grrrr, des ferrages ratés à la pelle… La clé du succès : des petits palmers (sur H 16) clairs, des éphémères clairs, et une résistance à la pluie qui n’a jamais cessé de toute la partie de pêche 😀
