Lundi de pentecôte je me PACS avec ma copine, après bientôt 3 ans de vie commune. Nous attendons 25 invités à la maison donc autant dire tout de suite pas de palm pour ce week-end, les préparatifs vont nous occupés sérieusement. Je décide donc de partir ce vendredi 2 juin sur la basse rivière d’Ain, avec des niveaux proche d’une période d’étiage je pourrai peut-être prendre mes premiers poissons en nymphe à vue, ce sera le secteur de Mollon. Arrivé sur les rives de la capricieuse aux alentours de 17h30, quelques petits ronds brisent la surface des grands plats de la rivière, les vandoises attrapent quelques moucherons. Il fait encore un peu chaud, le cognard a tapé toute la journée et les températures sont proche des 30°. Je décide de remonter la rivière sur un petit kilomètre, ici nous sommes en bord de route et j’ai vraiment besoin de calme avant le grand rusch du week-end. En marchant j’observe quelques barbeaux entrain de marauder quelques escargot agrippés aux parois de ces blocs rocheux. Les danicas les sulphures et les sedges ont ouverts un bal à la gloire de l’onde, tel de petites fées ils virevoltent, tapent l’écume, flirtent et tombent à l’eau sans pour autant intéresser les cyprinidés qui, plus bas prennent leurs dernier bains de soleil avant l’aurore. Un ragondin est affairé à la construction d’un édifice sur la berge en face de moi, il est seul, paisible, et pas du tout dérangé par ma présence. Il est dix huit heures, à quelques pas de moi sur la sortie d’une veine d’eaux deux ombres délicats prennent de petites émergentes, je pose mon imitation en amont de la veine laisse redescendre et hop il est piqué, c’est un pépère assez combatifs bien que de taille assez modeste il approche doucement les 35 centimètres, je le ramène vers moi cueille la mouche sans le toucher et le laisse repartir. Je décide ensuite d’attaquer son compagnon de jeux mais rien a y faire, celui ci monte une première fois scrute ma mouche et redescend dans le creux de la veine vers des abysses un peu plus sures. Je remonte pas a pas la rivière pour passer sur un autre petit rapide ou la fraîcheur de l’eau sera sûrement plus encline à abriter quelques beaux ombres. Un héron est perché à une bonne vingtaine de mètre de moi, à l’affût sur sa patte. Je l’observe discrètement, mais il me repère et prend son envole marquant le soir de son envergure imposante, cinq minute plus tard je ramasserai une plume grise et blanche oublié par l’échassier, quelques mouches à monter en perspective… Le jour avance encore et un léger courant d’air se lève balayant la chaleur du couchant, la rivière ne devrait pas tarder à rentrer en ébullition. Une éclosion de ce qui me semble être des sulfures tapisse la surface de l’eau mais les gobages restent discrets, je cherche les caches qui pourraient abriter une mémère et justement cette souche immergé devrait assouvir ma passion. Le remoud qui habite dans son ombre m’empêche de voir ce qui pourrait se tenir sur le fond. Je décide de monter une imitation de sulfure, « si seulement je pouvais voir celle de fred, ma confiance en moi en serait peut-être plus grande. » Mais rien à y faire, rien ne bouge, rien ne sort. Je vais peut-être plutôt m’attarder sur les gobages de ce courant. Mais rien à y faire encore, mon émergente n’est pas du goût de ces truites. Elles me narguent, gobent à coter de mon imitation je rallonge mon bas de ligne mais celle-ci ne veulent toujours rien savoir. Une remise en question s’impose et vite, le jour baisse et j’opte pour une petite émergente en croupion de canard avec un petit tag orange, et je ré insiste sur les postes. Un gobage discret et hop elle est pendu, elle part dans le courant, s’appuie sur la veine d’eau, se bat un peu puis se rend à moi, elle doit faire dans les trente centimètres, elle n’est pas énorme mais tellement belle, je la rend délicatement à la rivière et revient sur cette branche qui sonde le courant. Après trois passage de mon prototype en croupion de canard je vois le flash sortir de dessous la branche, cette fois c’est plus imposant et même scénario, elle s’appuie sur le courant sonde remonte mais pas suffisamment pour la distingué, c’est un beau poisson j’essai de la brider mais difficilement, je prépare quelque longueur de soie elle va me faire un rush c’est sur. Je ramène doucement sur 1 à 2 mettre et je ne peut toujours pas la voir, je sais juste que c’est une truite je sent sa tête mettre des coups pour se dégager puis c’est repartit, elle reprend le courant descend sur quelques mètres je tente de l’accompagner, je pourrai mieux la travailler dans ce pool qui est en aval mais le courant reste puissant, je peine à garder mes appuies, elle, elle y est déjà puis soudain je sent une résistance inquiétante, cela ne bouge plus, non, elle s’est emmêlé sur un obstacle mon obstination me fera quand même redescendre vers ce pool, mais sans conviction je n’ai plus qu’a casser. Déçu, mais content quand même d’avoir pu leurrer ce poisson, la tète encore pleine d’émotion je reprend mon pèlerinage. Elle devait être splendide a vue de nez je dirai dans les 50 cm. Mais il faut s’y résoudre elle ne sera pas sur la pellicule. Plus loin je ferai quelques truites plutôt sympa et immortaliserai par l’appareil numérique la plus belle. La nuit commencent à tomber je décide de rejoindre la rive, les gobages se font discret et le vents s’est levé. Je m’assoies sur cette pierre, scrute la rivière et surtout cette branche qui danse encore grâce au vague du courant. Je repense à cette truite qui ce soir m’a fait vibrer. Puis à la rivière, d’habitude si capricieuse, qui ce soir m’a offert un spectacle splendide, inoubliable, et bien sur à la générosité de ce héron qui m’a offert sa plume. La nature ne donne pas ces moments, elles nous les prêtent tout simplement pour que demain notre jeu recommence. Ce moment de pêche fut inoubliable, mais il est maintenant tant de rejoindre ma petite puce, l’autre passion de ma vie, elle je ne la laisserai pas s’emmêler et encore moins repartir. Ps : notre week-end c’est super bien passé
