17H, la journée de labeur s’achève.Dans une1/2 heure, je serais sur la « levée du Four ».J’enfile la tenue kaki man, monte dans mon Land et enquille la route sinueuse pour ma destination crépusculaire. Les mouches s’éclatent sur mon pare-brise jusqu’à m’obliger à le laver.Si cette abondance d’insectes se confirme au bord de l’eau, le plaisir sera à portée de canne… Je quitte l’asphalte et descend le chemin pentu, caillouteux et raviné qui mêne à la rivière.Au détour d’une épingle, un talus est couvert de fraises des bois m’obligeant à faire une halte gustative.Exellentes parce que très parfumées, je m’en fais une « ventrée » qui me permettra de satisfaire mon appétit en attendant le diner. Encore quelques lacets et me voilà au bord de l’eau.Je claque la lourde porte du coffre et part canne en main rejoindre le parcours convoité.L’eau est belle et le niveau très satisfaisant.J’aperçois déjà le blanc de la chute de la levée et remarque l’absence de pas de bottes sur les plages de sable.Personne n’est passé depuis la dernière pluie… Voilà, j’y suis arrivé.La plate s’offre à moi me communiquant une sensation de fraîcheur et de quiétude qui éveille mes sens.Rizla, tabac, 1 coup de langue et ma cibiche est prête pour m’accompagner dans l’observation de l’eau avant de commencer la pêche. Les truites gobent de façon sporadiques et irrégulièrement sur des ignitas qui émergent.Quelques sedges se mêlent à leur balais aérien alors que les bergeronettes s’invitent au festin.Le merle à plastron se toilette dans une retourne au rythme du croiassement d’une grenouille verte..Le soleil va disparaitre derière la colline, la pêche va pouvoir commencer. Je noue ma mouche fétiche et commence à allonger de la soie pour atteindre les postes que je sais habités même si aucun indice ne permet de déceller la présence d’un poisson attablé. J’ai remonté une vingtaine de mètres sur la levée quand un monstrueu « PLAOUF » sur le bord droit, derrière « le coude au rocher » me fait trésaillir.QQues secondes plus tard, après la turbulence des vagues, je vois la tête d’une chevrette dépasser l’eau, museau vers le ciel se hatant pour regagner l’autre berge.Grrrr…Tant pis pour la levée, je n’ai pas envie d’attendre que le calme revienne. Je décide de continuer ma pêche dans la partie amont où la rivière propose un parcours fait de belles bordures carressées par un courrant soutenu pour ce début d’été et ou les caches en sous berges sont nombreuses et profondes.Bien m’en pris.Les truites gardaient un oeil dehors sur la surface de l’eau à l’ affût des insectes dérivants.C’est ainsi qu’en bénissant l’eau, je pus ferrer une bonne douzine de truites dont une moitié de maillée parmis lesqueles 3 plus jolies (26/28) dont une vous regarde.Toutes très âpres au combat, elles m’offrirent pour leur taille une adversité de qualité faite de beaucoup de vivacité et agrémentée de figure aériennes jusqu’à l’arrivée de la chauve souris. Celle-ci annonça la pénombre et l’arrêt de ma bénédiction… Serein et les neurônes vivifiés, je regagnai mon Land sûr de passer une bonne nuit nourrit de rêves relachés. J-Luc.