Côté pile, côté face

7 janvier 2005

33 - Gironde

Lac

nico_p

Bon alors avant tout il faut que je vous explique dans quel contexte s’est déroulé cette sortie … Lors d’une partie de pêche (bredouille) au lac de Lourdes avec ced65 un carpiste croisé au bord du lac nous avait parlé d’un lac. Le Lac de Curton. D’emblée les superlatifs sont de mises. Des carpes ? Grandes comme CA ! Nan ? Si ! Oh ? Et oui ! Bon, on se regarde avec Cédric. Les carpes, c’est pas trop notre truc. Des brochets y en a ? Des brochets … mais oui, et des énooooooooooormes en plus! Enhauuuuuuuurmes ! Et ils sont jamais pêchés ! C’est un lac privé ! Seuls les carpistes y pêchent, mais si vous appelez le propriétaire il vous laissera peut être y pêcher en hiver, quand il y a moins de carpistes. Nous nous sommes renseignés avec Cédric. Les dires du carpiste de Lourdes semblent fondés. Depuis ce jour, secrètement, nous ne vivons, nous ne respirons plus que pour cette sortie. Ce lac qui, c’est sur, regorge de brochets monstrueux, va nous permettre de battre des records. Après moultes coups de fil le rendez vous est fixé au dimanche 9 janvier. Je retrouve Cédric à 6h30 et nous arrivons au Lac à 9h après un trajet peuplé de gros brochets sur les routes rectilignes des Landes. La porte s’ouvre et nous entrons dans l’enceinte grillagée qui entour le lac. Il est magnifique. 46 hectares d’eau et d’îles. Un vrai paradis pour pêcheur de carnassier. Je n’ai jamais vu un lac avec autant de petits ilots, arbres immergés … ca va être énorme Cédric ! Après le café offert par le très sympathique propriétaire nous nous ruons sur la barque qui va nous permettre de prospecter confortablement le moindre centimètre de berge du lac. Capitaine Cédric : à la barre! On met le cap en direction d’une bordure ensoleillée et on se met à prospecter avec conviction. Nous avons chacun monté des streamers superbes. Ils nagent à merveille, virevoltent, pulsent dansl l’eau et chacune de leur fibre est un véritable appel au meurtre pour Esox Lucius. Nous avons également acheté du matériel. Des soies plongeantes. Du lead core. De l’acier. Nous sommes équipés de pied en cap et chaque lancer, chaque strip, respire une telle perfection que nous sentons à chaque seconde monter en nous la conviction profonde qu’un brochet monstrueux va attaquer nos mouches et s’enferrer à l’hameçon. Cédric maitrise le bateau avec une maestria étonnante pour un marin d’eau douce. Nous lèchons les berges, explorant chaque recoin avec précision. Le soleil monte et réchauffe nos corps de ses rayons bienveillants. Il est déja midi. Allons manger. On a chacun prévu une bouteille mais on sera raisonnable, seul le Jurançon sera ouvert rassurez vous! On discute un peu de cette matinée superbe. Superbe, mais sans la moindre touche. Ca va mordre dans l’après midi. Enfin, peut être. On n’a pas vu de chasse ce matin. Oui mais cette après midi ca DOIT mordre! On devrait peut etre pecher moins profond ? Plus petites mouches ? On repart sur la barque lestés par le poids du doute … et par le vin blanc. Les trajectoires du bateau se font moins sûres car le vent s’est levé (excuse officielle). On prospecte les anses abritées et bien ensoleillées. Cédric s’accroche sans cesse au fond. Moi aussi du reste. Et dans les arbres aussi. On change de coin! On s’échoue à moitié sur un haut fond. En frolant une berge je heurte un arbre et je m’effondre de tout mon long dans la barque, évitant de justesse de la faire chavirer. Toujours pas de touche! Pourtant on a tout préparé! On continue mais les gestes sont moins sûrs. Les strips tout à l’heure si vifs et irrésistibles se font mollassons. Les streamers qui nous avaient semblé nager comme des gardons paniqués ont maintenant des allures de vieux plumeaux naphtalinés. L’inconcevable se profile! La bredouille! Le capot nous guette! Première sortie de l’année. Inacceptable ! Surtout ici ! On se remotive comme on peut et les lancers reprennent de plus belle. Cédric se prend pour Steve Rajeff et ose des quadruples tractions, atteignant des distances olympiques. Comme on pêche cote à cote je vois la mouche me passer de plus en plus prèèèèèèèès, l’entendant vrombir de toutes ses fibres. Et puis … PAF ! En plein dans le nez ! Aïe Aïe Aïe !! Une goutte de sang perle de ma péninsule mais heureusement tout va bien. Du coup on plie. Fin du rêve. De dépit je m’enfilerais la fin du Jurançon dans la voiture. Qu’est ce que c’est bon ca ! Pour les carpistes le lac de Curton est vraiment un paradis. Pour les moucheurs sans doute aussi … mais malheureusement les brochets n’étaient pas dehors pour nous 🙁 On y retourne Cédric hein, dit ?

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