Jamais facile de se lever à 5h00. En plus il fait froid, et je ne la sens pas cette journée. Retourner là ou j’étais vendredi et où je n’ai rien pris. L’eau était toute blanche aussi bien dans la rivière que dans ses lacs de barrage. Aucune chance que ca ai changé en si peu de temps. Aller, on se rendort! D’un autre côté j’ai surveillé la météo espagnole et je pense qu’il n’a pas trop plu. Peut être que c’est pêchable, non ? Et puis surtout, Dominique m’a montré suffisament de photos de brochets passant le mètre pour me rendre un peu dingue. Contre toute logique je m’élance donc sur les routes du Béarn en direction du Somport. Le début de la route est familier et je me croirais presque en pleine saison, au départ vers un coup du matin. Mais le froid est vif et il n’y a pas de « poil de teckels » dans le coffre. Une cargaison de streamers XXL de 4/0 à 8/0 (fillette), une 9-9, de la crinelle 12 kilos et du 45 centièmes. Objectif brochet. Deux heures et demie plus tard j’aperçois le lac et je sais immédiatement que j’aurais mieux fais de rester chez moi. L’eau est encore plus blanche que vendredi. Maintenant que je suis là … autant boire le calice jusqu’à la lie ! Je m’équipe donc, priant pour que la réparation de fortune efectuée sur mon waders tienne le coup. Une fois à l’eau je me rend compte que je ne vois mes palmes que quand elles sont à moins de 5 cm de la surface … Je pêche deux heures sur un coup réputé excellent sans rien voir, dégonfle le float tube, change de coin, regonfle le float tube, repêche deux heures dans un autre coin réputé magique, toujours sans rien voir. A ce moment là le vent se lève et se met à me déporter loin de ma mise à l’eau. Le ciel s’obscurcit. Qu’il fait froid! Il ne manquerait plus qu’il pleuve. Bon, j’arrête les frais, j’ai été suffisament courageux pour aujourd’hui, retour en France! Passage par Oloron où les truites du nokill sont en pleine effervescence sur une éclosion discrète mais soutenue de petits perlidés gris anthracite. Je me laisse entrainer et refais un peu tous les coups du Gave, comme un automate. L’eau est un peu opaque mais le niveau, bien qu’un peu fort, me parait idéal. Des poissons sont postés un peu partout et je m’imagine en train d’attaquer ces gobages. Ah, l’automne, ce printemps à rebours … frustration du moucheur français !
