Ca faisait un moment que l’idée de pêcher l’alose me taraudait, la lecture des articles dans les revues et les divers témoignages sur le net instillait cette envie d’en découdre avec un poisson jusqu’alors inconnu pour moi.
A la traditionnelle question « que souhaites tu pour ton anniversaire ? quelque chose en rapport avec la pêche ? » la réponse était toute trouvée : 2 jours avec un guide pour tâter de l’alose en Bretagne.
Ni une ni deux, je calais un rendez vous avec le guide qui va bien, le régional de l’étape, Jean Baptiste Vidal, qui connait son sujet c’est indéniable.
La veille du jour J, les nouvelles sont peu rassurantes : les remontées d’aloses dans l’Aulne sont faibles pour 2016 (trois fois inférieures à celles de l’année précédente à pareille date, sur le Blavet à l’occasion du défit de l’alose c’était capot au menu, sur l’Ellé pas terrible non plus). Bref ça s’annonçait bien mal, je voyais déjà se profiler la déconvenue malgré 2 jours à pêcher comme un forcené.
Le déroulé en fut tout autre, d’aloses il fut question, JB dégotant un coin où selon lui on en trouverait, bingo, les touches furent nombreuses bien que ce poisson soit loin de se jeter sur n’importe quelle mouche orange qui lui passe devant le nez. Les eaux basses et claires rendaient les poissons méfiants, tout mouvement brusque et les poissons à portée de vue s’enfuyaient immédiatement.
Il a fallu sortir des mouches plus petites, bien loin des modèles sur H4 ou H6 classiques, soigner ses posés sans plaquer la soie comme une brute. Les aloses alternaient les périodes où elles mordaient avec des moments d’apathie +/- prolongés. Mais ces instants étaient néanmoins mis à profit pour améliorer mes techniques de lancer (spey et ses dérivés), c’était une première pour moi de pêcher 2 jours presque sans jamais fouetter, uniquement avec les techniques de lancers « type saumon ».
J’ai eu quelques possibilités d’en tenter à vue, mais ce poisson est tellement rapide à recracher et en perpétuel mouvement que je concrétiserai pas par une capture celle qui s’est jetée sur ma mouche, JB en fera néanmoins une de cette façon juste avant un lâcher d’eau sifflant la fin de partie.
Comme j’avais pu le lire à droite à gauche, le combat avec ce poisson est un régal, un rapport poids/puissance dingue, pour moi c’est le top du top en eau douce (mais je n’ai jamais pris de saumon), chaque poisson donne tout une fois piqué, même quand on veut l’échouer dans 5 cm d’eau il continue d’essayer de nager sur la tranche, il se débat sans cesse.
Les décrochés restent néanmoins nombreux, faire rentrer la mouche dans cette bouche dure n’est pas une mince affaire.
En tous cas je pars conquis par ce poisson,