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RISE Festival 2025 : « La Truite primitive » plébiscitée

17 mai 2025

Le film « La Truite primitive » présentée par Vincent Abeillon au dernier RISE Festival vient de se voir décerner le « Prix du Jury ». L’occasion pour Gobages d’en savoir un peu plus sur le film et les motivations de Vincent qui, rappelons-le, est un inscrit de longue date sur Gobages et participe activement (il a réalisé plusieurs vidéos d’astuces ou montages et n’est jamais avare de conseils).

Patrick

Gobages :

Salut Vincent, le film « La Truite primitive » vient de remporter le prix du Public du RISE Festival ; J’imagine que tu dois être fier et content de cette récompense ?

Vincent :

Nous sommes honorés d’avoir reçu le prix du Public au RISE Festival. Cette reconnaissance nous touche énormément, car elle reflète l’appréciation du public pour notre film. Nous sommes sincèrement reconnaissants pour cette distinction, qui nous motive à poursuivre notre chemin avec encore plus de passion et de détermination.
Je tiens à remercier Eddie, Romain, et Boro dont la contribution précieuse a largement permis la réalisation de ce film . Leur soutien a été essentiel.
Gobages :
Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur le tournage ?
Vincent :
Le tournage s’est déroulé dans de bonnes conditions. J’étais accompagné de Eddie, Boro et Romain (ndlr : Eddie Egloff Escape Fly Fishing, Boro « le local » ancien membre de l’équipe de Serbie et Romain Mouneix Natura Vidéos Productions).
Dans l’ensemble, tout s’est très bien passé, malgré quelques contraintes liées au climat : nous avons été confrontés à de gros orages, ce qui a réduit la durée du tournage. En réalité, nous n’avons pu filmer que trois jours, sur six jours initialement prévus, la montée exceptionnelle de la rivière rendant la pêche en sèche et à vue impossible.
Malgré ces contraintes, l’expérience a été très agréable. Nous étions entre amis, ce fut un moment de partage enrichissant et nous avons réussi à capturer de belles images, ce qui me laisse un souvenir très positif de cette expérience.
Gobages :
On voit de plus en plus dans tes films un engagement pour des espèces qui peuvent être menacées ou tout au moins méritent d’être protégées. C’était le cas avec l’ombre de la Vienne, ça l’est encore avec ce film. Quel message aimerais-tu faire passer aux jeunes générations ?
Vincent :
Mon engagement en faveur des espèces sauvages, en particulier des poissons endémiques, constitue une véritable priorité pour moi.
Depuis toujours, je suis fasciné par ces poissons sauvages qui évoluent dans nos rivières depuis des siècles, voire des millénaires. Cet attachement profond à ces espèces est au cœur de ma démarche. J’ai personnellement effectué de nombreux voyages pour rechercher et étudier ces poissons.
À travers nos films, Nous souhaitons sensibiliser ceux qui s’intéressent à ces poissons, notamment les pêcheurs, qui jouent souvent un rôle clé dans leur protection, permettant de dénoncer des pollutions, des baisses de niveaux  etc
Il me paraît essentiel que certaines organisations de protection de l’environnement collaborent davantage avec les pêcheurs, plutôt que de s’y opposer. Mon attachement à ces espèces endémiques est sincère, et j’espère que d’autres pêcheurs partageront cette passion. Plus nous serons nombreux à nous mobiliser, plus ces poissons auront de chances d’être protégés. De plus, la détention d’une licence de pêche ou la participation à ces activités contribuent directement à leur sauvegarde, car une partie des fonds finance la protection des rivières et des espèces qui y vivent.
En résumé, je suis convaincu que la passion pour ces poissons est essentielle. Plus nous serons nombreux à nous engager, plus nous pourrons agir efficacement pour leur conservation.
Gobages :
De plus en plus de gens connaissent, notamment grâce aux réseaux sociaux, le pêcheur talentueux mais je pense que bon nombre ignorent le naturaliste que tu es, ornithologue passionné et compétent et grand connaisseur des champignons 😂. D’où te vient cette connaissance et cette « approche globale » de la Nature ?
Vincent :
Je suis très actif sur les réseaux sociaux, qui représentent aujourd’hui un moyen précieux de communication pour notre activité professionnelle.
Je tiens à adresser d’ailleurs mes sincères remerciements à toutes les personnes qui me suivent.
Connaissant mon parcours et mon attachement à la nature, tu sais que depuis longtemps, ma passion pour les oiseaux, la pêche et la cueillette de champignons occupent une place centrale dans ma vie.
Tout cela fait partie d’un ensemble : lorsque je suis à la pêche, je ne me contente pas de chercher un poisson, mais je prends aussi le temps d’écouter un loriot chantant au début avril ou de ramasser quelques champignons en attendant l’éclosion. Fréquemment, nous pouvons observer chevreuil, cerfs, sanglier…
Ces moments me rappellent l’harmonie entre diverses formes de vie que je considère comme indissociables.
Tout cela m’est précieux, car j’ai été profondément influencé par mes parents, qui m’ont transmis leur amour pour la nature. Enfant, j’ai passé tout mon temps en plein air, au bord de l’eau ou dans les bois.
Ces lieux ont toujours été pour moi des refuges où je ressentais une fascination profonde pour la vie sauvage qui nous entoure. La pêche et la cueillette de champignons ne représentaient pas seulement des activités, mais une véritable philosophie de vie, une manière d’être, qui continue aujourd’hui à m’animer.
Je tiens également à souligner l’importance de ma famille dans cette passion. Mon épouse et mes enfants ont été influencés par cette façon de vivre et m’ont encouragé dans cette voie. Je leur en suis reconnaissant, car ils ont aussi enrichi ma pratique et ma vision par leur complicité. Je remercie tout particulièrement ma femme pour son soutien indéfectible. Elle a supporté mes nombreuses heures d’absences lors de sorties ou d’activités en nature, et je lui en suis profondément reconnaissant.
Aujourd’hui, cette passion fait partie intégrante de ma vie, elle m’émerveille et m’incite à respecter davantage la nature.
Gobages :
Je te laisse carte blanche pour aborder le sujet que tu veux et conclure.
Vincent :
Je souhaite simplement remercier tous ceux qui soutiennent notre passion à travers la pêche .
Pour moi, la pêche à la mouche, comme me l’a enseignée mon père, dépasse le simple loisir : c’est une approche en harmonie avec la nature, une véritable connexion. On capture moins, mais on prend plus de plaisir.
Cette pratique, semblable à la chasse à l’arc ( que je n’ai jamais pratiquée 😉 mais qui de mon point de vue est comparable), demande patience, observation et souci du détail : il faut traquer, observer les insectes dans la rivière… qu’il s’agisse de pêcher à vue ou de détecter les gobages.
C’est une activité qui exige de l’apprentissage constant, car, malgré l’expérience, il y a toujours quelque chose à découvrir.
Continuons à apprendre, à préserver .
Je tiens également à souligner que la majorité des moucheurs français que j’ai rencontrés, et que je côtoie, ont consulté gobages.com pour des questions techniques, pratique, montage de mouches, des lieux de pêche et bien d’autres choses encore…
J’ai appris beaucoup de choses ici.
Je trouve ce site, qui reste gratuit, extrêmement précieux. Il constitue une ressource essentielle pour tous les passionnés, offrant un espace d’échange et de partage riche et accessible.
Bravo à tous ceux qui font vivre Gobages.
Merci à tous.
Vincent Abeillon

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