C’est un grand nom de la pêche à la mouche qui vient de nous quitter ; Philippe Boisson s’en est allé en ce début de décembre.
Pourtant encore trop jeune pour nous tirer sa révérence (58 ans), ce fut pour moi un ami de longue date et un pêcheur exceptionnel.
C’est d’abord sur la Dordogne que nous nous étions rencontrés. Par la suite il me fut d’une aide précieuse pour préparer les compétitions sur sa rivière Franc-Comtoise préférée le Doubs. Sa grande expérience de la pêche à vue qu’il avait mise volontairement et gracieusement à contribution pour ces séances de préparation m’a toujours laissé une marque de partage significative et notable.
Ce lien, certainement dû à deux horizons de pêche à la mouche différents nous incitait à des échanges fréquents.
Par la suite, je le recevais pour lui faire découvrir des lacs de montagne Pyrénéens propices à sa pratique à vue. Par ces bivouacs en haute montagne et ses aptitudes sportives, il avait vivement apprécié et m’avait en retour généreusement fait part de sa reconnaissance.

Une autre virée en sa compagnie toujours dans le sud-ouest fut aussi mémorable. Son mentor de la plume halieutique Pierre Affre l’avait incité il y a trente années en plein mois d’août à «farfouiner» (en no-kill) à vue les saumons du Gave d’Oloron. A peine arrivé, d’un périple islandais où justement à vue, sur une petite rivière du nord-est, je m’étais éclaté, il insistait pour que je les rejoigne dans cette découverte afin d’achever mes congés d’été ! ! !
Que de bons souvenirs de cette petite bande, en camping au bord du Gave à scruter l’eau du matin au soir. Philippe fut gratifié de son premier saumon à vue, quel bonheur…

Outre ses écrits de qualité pour les revues ou ses ouvrages dans lesquels il s’est imposé naturellement comme fédérateur de la nymphe à vue française Philippe disposait de toutes les qualités d’un maître en la matière : précision, technicité, sérieux, modestie, pédagogie et surtout bon compagnon. Allié à son caractère tranché et parfois tranchant de Franc-Comtois, il lui aurait été largement possible de réussir dans bien d’autres domaines qu’en dehors du milieu de la pêche qu’il avait irrémédiablement choisi. Une belle personne précise et précieuse….
Merci Philippe pour tous ces bons moments que tu as pu nous procurer. Il me reste de toi quelques-unes de tes nymphes. Elles vont rejoindre de suite ma boîte spéciale «nostalgie».

Entre deux authentiques montages de Sawyer remises par Oliver Kite à un vieil ami qui à son tour me les a léguées, des Guy Plas, des Poirot, voire une Bonnenfant ton passage parmi nous restera toujours présent.
Adieu Philippe,
Claude