Au bord de la Loire, du côté de Gien, avant la première guerre mondiale, deux ados vivent leur passion du fleuve et de ses poissons. Il n’est que peu question de pêche à la mouche mais c’est ainsi que Bailleul capture ses chevesnes, ses premiers poissons à la mouche, comme beaucoup d’entre-nous… Je laisse la parole à l’auteur: « J’ai parlé là de choses qui m’enchante depuis toujours. J’en ai parlé, écrit avec plaisir et quelquefois même avec joie, et c’est pourquoi je souhaite (vous voyez bien) qu’on éprouve à le lire la contagion et le plaisir de cette joie ».
Dédié à l'Internationale des pêcheurs à la ligne, ce livre est une oeuvre majeure d'un humaniste plus connu pour ses récits naturalistes et de sa vie dans les tranchées. Genevoix exalte ici la vie, fait éclater la beauté du fleuve qui à l'époque n'avait pas connu le béton et les pesticides. L'âme du pêcheur, à travers le jeune héros et ses comparses est totalement fouillée et parfaitement retranscrite. Un tableau magnifique que je relis régulièrement depuis plus de vingt ans. J'ai connu la Loire par ce livre, à des centaines de kilomètres de là, le hasard de la vie m'a fait habiter peu après non loin du fleuve. Coup de foudre...
