Ce matin, lorsque j’ai vu sur mon site favori que le niveau de la Dordogne était stable et « assez bas », je n’ai pas hésité une seule seconde. J’ai mis les cannes dans la voiture et direction la pêche. Arrivé sur place, une chose saute aux yeux, bien que haute, il y a qques coins de pêchables. Mais il est une autre évidence : l’eau est verte, ce vert caractéristique des eaux de neige, une couleur de mauvais augure… Je commence donc la descente en noyée d’une belle gravière qui pêche on ne peut mieux par ce débit. L’eau est glaciale. J’ai comme un poignard planté dans le talon, là où l’eau rentre dans mon wader. Il me faudra 1 h 30 pour peigner méthodiquement les lieux mais je n’enregistrerais aucune touche. Je change de coin. Mais l’eau est un peu haute pour pêcher convenablement cet autre gravière. Il est 12 h 30, je m’arrête acheter deux trois cochoneries à grignoter et retourne au point de départ. Un pêcheur au bouchon est en action. Je remarque sans peine les gobages furtifs qui se produisent en bordure de courant : le banc d’ombres est bien installé. En revanche, je ne vois pas de mouches. Mais ça doit être le début de l’éclosion. Je m’équipe donc et retente une descente en noyée sur les postes à truites que je connais. L’eau est toujours aussi froide. La Dordogne se couvre alors de MB. C’est toujours aussi beau de voir un tapis roulant de grosses mouches de 100 m de large. Au milieu, après 5 minutes de dérive, c’est du champagne. Vivement la mi mai. Par contre, plus au bord, quelques ronds plus ou moins discrets de blancs mais toujours pas de truites. Et ce qui devait arriver arriva, au bout de 10 minutes, les mouches se sont espacées, l’éclosion s’est estompée et je n’ai vu aucune truite monter. Alors, je me suis enfin décider à changer de cible. J’ai pris coup sur coup 4 ou 5 vandoises dans un courant peu soutenu. Les ombres ont encore gobé les rhodanis pendant une bonne demi-heure. Quel spectacle ! Dur de résister mais j’ai tenu bon. Puis il y a eu l’orage, les trombes d’eau, l’eau qui se trouble. J’ai décidé de terminer ma journée de pêche sur le nokill d’un affluent. Le niveau était idéal (inespéré en ces temps de crue), la turbidité parfaire pour pêcher au streamer. J’ai peigné tous les postes, raclé le moindre cailloux, attrapé la moindre brindille qui dépassait du fond, je n’ai pas fait une seule truite. Seul un chevaisne géant m’a fait une belle touche histoire de me rapeller que mon vairon de plumes et de poils ressemblait bien à une proie. Mais où étaient les truites? Visiblement, elles n’étaient pas dehors. Je n’ai absolument rien à me reprocher (hormis une petite erreur sur le choix de la sauteuse). A mon avis, il n’y avait pas grand monde dehors. J’ai pêché de mon mieux de 10 h à 16 h. Aucuns regrets. Je pense que même si la Dordogne reste à ce niveau, tant que la fonte en sera pas finie, il va être dur de voir du poisson dehors hormis période de grosse éclosion :-((( Fred
