Ce mois d'avril aura bien été celui où l'on attend la pluie. Pour tout dire, il aura fallu attendre la fin du mois pour qu'enfin cela « tombe », un peu.
Dans l'attente, la pêche, qui avait commencé sur les chapeaux de roue en mars, s'est un peu calmée. Frustration et souvenir d'enfance : vous savez quand, gamin, vous attendiez avec impatience, puis receviez, le jouet de vos rêves. Pis que vous vous rendiez compte qu'en fait, il était pas génial.
Et bien il en a été un peu de même avec cette période « post ouverture ». Six mois à se languir, puis enfin le droit de re-fréquenter la rivière. Des espoirs fous, puis une accalmie.
Bon, il y a quand même eu de bons coups à faire de-ci, de là. Mais globalement, au moment d'ôter les waders, j'avais quand même plus souvent l'impression d'avoir fait « la pêche des possibles », d'avoir fait le job pour m'en sortir. Mais guère plus.
Qu'à cela ne tienne, le mois d'avril est aussi un mois de grosse activité pro. Il faut peaufiner la saison de guidage à venir. Ajuster les séries de nymphes, terminer les boîtes. Faire le stock de graisse pour nymphe au fil. J'aime tant dépanner mes clients de quelques bricoles « home made ».
Avril, c'est aussi l'occasion de visiter mes partenaires, ceux qui rendent les séjours en Alsace si agréables. C'est là qu'il faut se sacrifier, pour tester notamment de nouveaux produits qui composeront les en-cas au bord de l'eau. Quel métier je vous dis !
Et puis, miracle ! Quelques gouttes de pluie, 2 jours de grisaille. Et ça y est, un sedge. Puis deux. Un ecdyo. Puis deux. Puis mille. La saison est lancée pour de vrai.
Enfin, les poissons sortent de leurs caches pour occuper les postes. Ce n'était donc pas un rêve, ni un fantasme. Il y en a une belle dans cette veine. Je l'y avais observée, la saison dernière, quand elle mangeait goulûment des baetis tout frais éclos.
Maintenant, il n'y a plus qu'à apprécier. Encore. Encore. Et encore.
