Baetis versus March Brown

21 mars 2010

64 - Pyrénées-Atlantiques

Gave d'Oloron

expresso

Salut à tous, Je viens vous conter un évènement datant de l’ouverture. La question ne se pose plus depuis des années, cette ouverture 2010 me verra arpenter les berges du Gave d’Oloron. Arrivée et installation faite le vendredi soir… suivi de la préparation du matos, resté dans un sac depuis la fermeture… j’imagine déjà, que ma nonchalance ne tardera pas à me coûter un beau poisson et je me vois déjà pestant contre ma désinvolture hivernale face à cette nouvelle ouverture. On verra bien… l’essentiel est d’en prendre plein les yeux… La nuit se passe, le sommeil lourd, « no stress » suivi d’un réveil en douceur… sans plus d’énervement, je file vers mon coup du matin. Le Gave est bas… pour la saison mais tant mieux, ce niveau me permettra de pêcher avec plus de succès… Je constate un peu dépité la présence de diatomées recouvrant les galets… c’est une vrai patinoire par endroits. Il est tant de monter la canne afin de peigner les courants s’offrant à ma portée. La matinée s’écoule et pas de touche. 13h, le casse-croute avec les potes … un bon garbure chez l’ami Joël, une entrecôte et un bon fromage plus tard, il est temps de repartir tenter ma chance. Vu le niveau d’eau, je sais, à mon grand bonheur, que le tout petit coin que j’affectionne sur l’Oloron est « pêchable »… direction est prise… Une fois sur place, je monte ma canne et fixe au bout de mon bas de ligne une pointe en 14 puis je pars pour une marche de 10 minutes sur ces galets qui ne demandent qu’une chose… faire un tour de cochon à mes chevilles… Arrivé à proximité du coup je stoppe ma progression pour scruter ce joli petit plat en amont d’un rapide. Une éclosion est en cours, de belles baetis valsent au gré des courants mais leur nombre décroit, on est en fin d’éclosion… Je vois ça est là, de sporadiques march brown fendre le film de l’eau. Pour elle c’est le début, leur nombre ne va cesser de croître durant toute la scène… Quasiment d’entrée, mon regard s’arrête sur deux cailloux émergeant de l’eau, ils sont espacéd d’un mètre cinquante et mes yeux sont attirés par de beaux remous, tantôt en amont de l’un, tantôt en amont de l’autre. Nul doute, un joli poisson, se délecte de ces belles éphémères. Mon coeur se met à palpiter… mais… du calme !!! Je prends mon temps pour observer et sortir le caméscope afin d’immortaliser le spectacle de cette truite. 1 minute passe… stop !!! Il est temps de pêcher. Les baetis et march brown s’affrontent dans un combat acharné pour s’attirer les faveurs de Dame Truite. Un détail attire alors mon attention. Ne doutant pas, au moment où j’avais noué ma pointe à mon bas de ligne, que je pêcherais à coup sûr en sèche, ma pointe de 14 se voit ornée d’une… belle éphémère. La truite continue de gober, alternant entre les cailloux. Ceux-ci sont situés en fin de plat, suivi par une accélération et des vaguelettes. Il faut poser bas de ligne détendu afin d’éviter le dragage immédiat qui ruinerait mes espoirs. Je me positionne pour attaquer mon premier lancer. La soie vole dans l’air décrivant une boucle bien serrée. La truite est sur la pierre gauche, mais deux petites mouches arrivent sur la pierre de droite, je décide que c’est là que mon premier posé aura lieu. Après un gobage à gauche la truite se déporte vers la droite pour se saisir d’une naturelle, ma mouche est, hélas, déjà dans les vagues. Le poisson revient alors sur la gauche et je remarque qu’elle gobe plus volontiers à cet endroit. Plutôt que d’alterner mes lancers, tantôt à droite, tantôt à gauche, je décide de n’effectuer mes posés que sur la gauche. Elle viendra inévitablement de ce côté à un moment ou un autre. J’arme mon lancer… premier poser au dessus du caillou gauche… aïe, trop tôt, elle est encore à droite. Le ballet des march brown ne cesse de s’intensifier à mesure que celui des baetis diminue… Je vois maintenant deux éphémères se diriger sur la pierre de gauche, nul doute qu’elle va s’y intéresser, je pose en amont juste au passage des naturelles, elles précèdent mon artificielle… La truite se dirige vers les mouches et laisse passer les deux nat… Mon cerveau, sur le qui vive, me dit : « aie, ça craint si elle ignore les nat »… Mon posé détendu a permis à ma mouche d’atteindre l’aval du caillou sans draguer… quand, dans les vaguelettes, j’aperçois un remous en surface dans la zone où se situe ma mouche… le doute n’est pas permis, elle a gobé !!! Ferrage… mon bras s’arrête immobilisé par le poids de la belle. Elle est au bout et commence à gesticuler lourdement sous l’effet de surprise. Elle opte pour un démarrage vers l’amont dans le calme… Tant mieux il ne sera que plus facile de la fatiguer. Après quelques rushs, voyant qu’elle ne gagnera pas ainsi, elle décide de prendre le rapide situé sur la gauche. Aïe, dur, il me faut me repositionner, je ne pourrais pas la remonter au delà de la marne qui forme une marche sur une partie du Gave. La manœuvre est délicate, les diatomées rendent mon déplacement périlleux. La truite dépense ses dernières forces en dessous de la marne, me permettant d’approcher de cette marche afin de l’épuiser. Deux trois rushs finiront de venir à bout de sa résistance. Une fois mise à l’épuisette et photographiée, la panthère s’en retournera à la rivière. Le détail qui avait attiré mon attention au départ s’était avéré très utile… Alors que dérivaient de belles march brown sur la rivière ce beau poisson n’avait pas changé de menu et c’était saisi d’une « simple » grise corps jaune en 16, nouée à mon bas de ligne… Elle ne prenait que des baetis… Le seul poisson de cette première journée mais quelle beauté et surtout intéressante à pêcher. Je finissais le coup en attendant d’hypothétiques gobages, en prenant le temps d’admirer et filmer toutes ces march brown qui dérivaient, avec ce sentiment léger d’une ouverture réussie … @+, Jérôme

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