Ayant quitté ma Bretagne le coeur lourd pour rejoindre l’Est de la France le temps de quelques mois d’études, je me suis dit que ma 9 pieds ne changerait pas grand chose à mon chargement lors du déménagement. Ayant pris quelques renseignements avec Mulisha, j’essaie de trouver des coins appropriés à mon adversaire du moment : l’ombre commun. Me voilà parti la fleur au fusil et le coeur plein d’espoir… Les réflexions diverses accompagnent le voyage. Arrivé sur place une euphorie m’envahit : une très large rivière, une eau cristalline et un fond uniformément composé de galets. Houlà ca change du Trieux ! Je suis un peu paumé l’espace de quelques instants mais pas de précipitation, mon sens (internationale!) de l’eau devrait m’aider. Visiblement peu d’activité en surface pour m’aider à trouver un terrain d’attaque. Je tournicote en voiture pour m’arrêter finalement près de la ville de Portieux. Ce petit courant calme ne me paraît pas trop mal. Allez il faut que je me jette à l’eau…expression pas si imagée que ça car les galets sont assez glissants. Le courant est assez violent aussi c’est pourquoi j’avance prudemment. Je vois un gobage! ah ah! Ca ressemblerai bien à un ombre ayant pris une émergente juste sous la surface de l’eau… ça n’a pas l’air vilain non plus. J’avance discrètement et choisis un petit casque succédé de faisan pour attaquer. Quelques faux lancers pour ajuster mon premier tir. Aïe c’est pas terrible. Il faut allonger. Ca y est cette dérive n’est pas trop mal. Je récupère ma soie en essayant de rester les yeux rivés sur le bout de fil graissé et là… Bingo ! Une grosse tirée succédée d’un ferrage me fait atteler mon premier poisson Vosgien. Au combat ça se tortillonne beaucoup, le ventre fin et blanc ravive l’espoir de toucher mon premier ombre. Je termine le combat en aval pour mettre dans ma main le premier ombre de ma carrière! Je suis super heureux, en plus il est de taille respectable, (tout est relatif) il frôle les 35 cm. Après s’ensuit un certaine assurance de ma part avec des réflexions du genre « Ah c’est si simple de prendre un poisson ici, je vais faire un festival alors… ». La nature est là pour me rappeler qu’une trop forte assurance est antagoniste avec une pêche réussie, surtout en terrain inconnu ! Je continue à pêcher amont mais les tirées ne sont plus très nombreuses. Je loupe des ferrages évidents, me déconcentre… Sur la fin de ce courant je réussirai quand même à reprendre un autre ombre (ou ombret) d’une vingtaine de centimètres. C’est pas grave j’ai réussi ma journée. Je décide de changer d’endroit car l’activité qui s’était timidement installée a totalement disparu. Je décide de pêcher une fosse avec une nymphe un peu plus lourde, s’ensuit un joli combat avec un Cheucheu d’environ 40 cm. Voilà ma journée découverte est terminée. Merci à Stan pour ses bonnes informations. Un bien joli coin à réessayer dès que possible. Amicalement. Un Breton très bien accueilli dans l’Est.
