Bonjour, Cette nuit le thermomètre est descendu à – 13°C, de quoi rester au coin du feu à regarder le tennis ou auprès de son étau, mais quand son horoscope du jour dit que l’on a besoin de s’évader, faut pas m’en dire plus pour le faire surtout que j’avais la bénédiction de mon épouse qui écoutait aussi la radio. D’autant plus que le redoux était annoncé dans la journée. Enfin pas la canicule juste de quoi approcher le 0°C fatidique. Donc dès le déjeuner terminé, malgré une mauvaise nouvelle à couper l’appétit, route vers la rivière. Sur la route le thermomètre de la voiture oscille entre -1 et -2°C et le soleil a pointé son bout du nez. Pas pour longtemps, je vous rassure. Aujourd’hui j’ai décidé de pêcher léger, préférant la 9″ à la 10″ et les petites nymphes aux enclumes. L’eau n’atteint pas les 4°C et le wadders 5 mm me protège comme une peau de serpent: mais où sont donc passés mes doigts de pieds? La première heure fût épique et à part la fuite d’une truite dans 10 centimètres d’eau je brassait l’air avec ma canne pour essayer de me réchauffer. Puis dans un petit courant alors que je pensait sérieusement que les conneries de pêcher dans ces conditions cela commençait à bien faire, ce fût la touche, le ferrage réflex (le message nerveux n’a pas pu monté jusqu’au cerveau congestionné)et en plus c’était bien un ombre, non d’un petit lutin du père Noël, il existerait vraiment (je dis cela car à la maison on était en train de mettre le sapin)! Comme quoi l’ombre peut apporter la chaleur. Alors que mon épuisette se figeait dans le dos, que la soie ne passait plus dans les anneaux, le miracle continuait: non je n’avais pas rêvé, mon cerveau aurait pu s’emballer avec toute cette canicule mais c’était bien un gobage qui s’était produit sur le lisse en amont. Alors que je m’approchait à pas de mouton (dans la crèche il n’y a jamais de loup, mais des moutons souvent) ,une chose incongrue se produisit. J’entendis un bruit de fanfare et le défilé pour le Téléthon passât sur la parapet qui borde la rivière. je me dis sur le coup que je faisait vraiment quelque chose de futile les pieds sur le fond de la rivière mais bon c’était trop tard. J’eus donc droit aux boules de neige dans l’eau et même à « regarde papa, il y a un monsieur dans l’eau », merde, j’étais repéré si cela se trouve ils vont me visé…mais non le calme est revenu. Autant dire que le gobage ne s’est plus reproduit. Je n’étais cependant pas venu faire de la décoration dans la rivière, je posait donc ma sèche dans les environs du rond, et hop! au bout du deuxième posé, pendu, encore un ombre. Trois autres goutèrent aussi à ma spéciale mauve. Arrivé en queue de courant je troquait la sèche pour la nymphe. Là comme dans une scène quasi biblique je caressait huit nouveaux ombres avec la main car mon épuisette était toujours en mode coupe Davis. Une truite même s’invitât à la fête (je te jure Fred, je l’ai pas fait exprès!), je la compte pas. Dans le trou il a fallut quand même que je teste une enclume qui décrochât un gros poisson avant de rester pour de bon au fond. J’étais vraiment frigorifié, il fallait que je quitte les lieux, c’était devenu une question de vie ou de mort (bon là j’exagère un peu mais quand même)et je restait donc à 13 poissons, ce sera le chiffre du jour. Alors que je repassait sur le pont avec la voiture la neige se mit à tomber et deux ronds crevèrent la surface. Je me dit alors que les choses futiles finalement cela avait du bon.
