De passage en région parisienne j’en ai profité pour aller me ballader dans l’Aisne au bord de la Dhuys et du Surmelin. Les news de Bernard (Runaré) m’avaient bien donné envie d’aller voir ca. Manque de chance il n’était pas disponible, mais Xavier et Patrick, gardes et secrétaires de l’APP m’ont laissé les suivre dans leur sortie de samedi après midi. Comme prévu, je n’ai pas donné un coup de ligne car j’ai laissé tout mon fatras dans le Sud Ouest, ainsi que le permis de pêche. La Dhuys et le Surmelin sont deux petites rivières de plaine qui coulent gentiment sur un substrat calcaire dans un petit pays, entourées de vignes, de champs de blé ou de colza. Deux rivières comme il en existe encore des dizaines en France. Modérément polluées, elles sont encore riches d’une grande quantité d’invertébrés et de gamarres. Les poissons ont de quoi manger et grossissent vite. Mais la différence c’est qu’ici les gens ont décidé de gérer leur patrimoine. Ainsi il y a plusieurs parcours nokill, et une bonne proportiont des 50 adhérents de l’APP sont des pêcheurs responsables pratiquant la graciation quasi systématiquement. Ainsi, malgré les pollutions ou la sévérité des étiages estivaux, ces deux rivières sont dotées d’une population piscicole très intéressante. Il n’y a plus d’alevinage depuis longtemps, mais on croise beaucoup de truites, et pas que des petites. Les poissons de plus ou moins 40 cm sont ici capturés très fréquemment par les moucheurs, et la taille moyenne des captures sur la saison doit s’établir aux alentours de 30 cm. Au cours de la sortie de samedi j’ai pu avoir un très court aperçu du potentiel de la rivière. Les conditions n’étaient pas vraiment idéales : eau piquée, raffraichissement sensible, beaucoup de vent entrainant feuilles et fleurs sur la surface de l’eau. Il y avait néanmoins pas mal d’activité, exclusivement des truites, mais les beaux poissons n’étaient pas vraiment de sortie. Un jeune a néanmoins relâché un beau poisson de 44 cm en centre ville. Pas mal pour une petite rivière un jour ou les conditions ne sont pas au top ! En soirée le rafraichissement a bloqué les éclosions, mais j’ai pu observer plusieurs gobages (des gobis comme dirait Xavier!) très discrets sous des frondaisons, gobis qui étaient manifestement l’oeuvre de truites de taille très intéressante … mais mes compagnons n’avaient pas la bonne mouche ce soir la ! Après l’euphorie du bibio ils attendent maintenant la mouche de mai … on en a déja vu une bonne dizaine éclore samedi après midi ! Pour ceux qui seraient intéressés : ces parcours sont pêchables soit en faisant l’acquisition d’une carte annuelle (quota presque atteint cette année), soit une action découverte (une journée par an et par pecheur, non renouvelable), une carte « week end » (idem) ou une carte vacances (un mois non renouvelable). Certains regretteront l’impossibilité de renouveler les cartes journalières, mais il faut bien comprendre que ces rivières n’ont pas une capacité d’accueil illimitée. Merci à Xavier, Patrick et Bernard. Je reviendrais certainement dans le coin … canne en main ! PS : voici un excellent exemple de ce qu’une gestion intelligente des prélèvements peut donner sur des rivières subissant une pollution « moyenne ». Les mêmes eaux gérées de manière classique « à la française » avec déversements, maille à 23 cm, 10 poissons par jour, et il y a fort à parier que le jeune moucheur que j’ai vu comblé ce samedi n’aurais jamais pris, et remis à l’eau, cette superbe fario de 44 cm en plein centre ville. Quand les pêcheurs se prennent en main, les résultats sont là. Bravo ! Gageons que dans un proche avenir, grâce à une meilleure responsabilisation des pêcheurs et à l’amélioration de la qualité des eaux françaises, d’autres rivières oubliées reverront des populations de truite autochtone dignes de ce nom …
