Défoncé !

12 juin 2007

47 - Lot-et-Garonne

Lot

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Il est des jours où les choses ne se passent pas vraiment comme prévu. Il y a longtemps que je voulais aller pêcher le Lot en raison de sa réputation vis à vis des carnassiers en général et des black bass en particulier. La Dordogne haute, pas d’aloses, l’occasion était trop belle. C’est donc avec une envie grosse comme ça, des mouches belles comme ça et un plan de combat établit à l’avance (encore merci pour tout Daniel) que je partais de bon matin. Arrivé sur place, l’eau est haute et assez sale. Ca part mal pour la pêche à vue mais pour le carnassier, l’eau teintée est parfois un avantage. Casse croute rapide, je traverse le Lot pour trouver un coin rempli de branches (par dur, il y en a partout) et je me mets à peigner conciencieusement chaque centimètre de berge. Poser le plus près possible des obstacles, laisser couler, animer au dernier moment très dicrétement… J’ai bien appris ma leçon. Le courant me fait dériver lentement, le vent me stabilise. Voilà 10 minutes que je pêche, je lance vers l’embouchure d’un ruisseau. Il y a un herbier. Je peigne le coin, lance un peu plus loin, strippe tranquillement et c’est la touche. Ferrage réflèxe, c’est du solide. Ca tire même fort. YES, le Lot et le black bass sont fidèles à leur réputation. Putain, ça doit être un gros. Il veut repartir dans l’herbier, je le contre, gros remous, il ne va pas faire la loi, même s’il fait 50, ce n’est pas un black qui va commander. Je le ramène sous le bateau, je veux le voir. Je tire de toute mes forces mais il ne bouge pas. Puis, il remonte le courant en direction du tas de bois. Je le bride au maximum, mais le bateau suit. Le poisson me tracte litéralement. Dans un éclair de lucidité, je largue l’ancre, mais d’une part, il est déjà trop tard et d’autre part, vu la profondeur, la ficelle qui vient d’ailleurs de s’emmeller n’est pas assez longue pour atteindre le fond. Alors, perdu pour perdu, je ne lache rien. Ma canne ressemble à un spaghetti. Embarqué sous les arbres, elle va toucher les branches, elle va casser. CRAC, le bruit est horrible, heureusement, c’est le pontoon qui en s’empallant dans les bois morts a cassé du bois. Je ne sais pas par quel mirable, j’ai réussi à sortir la canne des branches sans la casser. Sous l’eau, je sens le bas de ligne qui fait des tours autour des branches. La fin est proche. Mon 25 centième misérable n’aura pas démérité. Il aura tenu le plus longtemps possible. Je ramène une ligne flasque synomyne de frustration. Sur le fil, la signature du coupable, des boulettes de mucus. Pour ma première rencontre avec lui, il m’aura bien défoncé. A la réflexion, je n’ai rien à regretter car même amaré solidement, il n’est pas sûr que j’ai eu le dernier mot tant les obstables sont nombreux et proches du lieu de la touche. Je n’avais aucune chance et je suis ravi de l’avoir tenu si longtemps. La sensation de se faire remorquer par un poisson est même délicieusement agréable. Mais le mal est fait. Mes bonnes résolutions viennent de s’envoler. Je n’ai plus qu’une chose en tête : le silure. J’ai beau me forcer à pêcher le black, le coeur n’y est plus. D’autant plus que les chasses bruyantes en surface sont l’oeuvre de silures qui parfois marsouinent. La vue de ces dos me rend fou. Sur ces postes où je sens leur présence, j’insiste longuement. Mais je ne suis ni équipé pour le silure (canne, bas de ligne, soie et mouche) ni pour le black. Je n’ai pas les bonnes mouches en terme de densité / taille / matériaux. Face à ces blacks hyper éduqués, qui se tiennent sous les frondaisons ou dans les tas de branches, il faut des mouches munies d’anti herbe totaux, très discrètes au posé, qui coulent lentement sur place et très vivantes. Je n’en ai pas et je doute même que cela puisse exister. Mes imitations en lapin qui claquent l’eau jouent le rôle d’épouvantail. Bref, j’ai du silure plein la tête. Les captures de qques petits blacks sur des chasses me semblent bien ternes au regard des sensations éprouvées en début d’après-midi. Il est 18 heures, l’orage gronde et je déclare forfait. J’ai encore beaucoup appris aujourd’hui ; surtout qu’il me reste bcp de chemin à parcourir pour faire du beau black sur le Lot et pas mal de boulot pour venir à bout des silures. Fred

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