Des Gaves autour d’Oloron au Réservoir Iktus

19 juillet 2007

64 - Pyrénées-Atlantiques

Gave d'Oloron

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Après 850 km de voiture dont 800 sous la pluie, j’arrive enfin sur les bords du Gave au nord d’Oloron…il est là, parfaitement transparent malgré la pluie qui reprend et qui avait pourtant cessé quelques minutes en arrivant en Béarn. Pas question de faire la fine bouche après huit heures dans le ronronnement du moteur et le bruit de l’eau qui éclabousse sous la voiture…je suis ici pour pêcher. Bien entendu, avant de partir, pour ne pas perdre une minute en arrivant sur place, comme tout pêcheur impatient, j’avais préparé dans un sac spécial posé à l’entrée du coffre tout le nécessaire pour pêcher aussitôt arrivé… Mon épouse avec qui j’avais partagé le volant se chargera d’aller nous installer et défaire nos valises chez notre hôte ; vite, vite, enfiler les waders, le gilet et la veste de pluie, canne, moulinet, le bas de ligne était prêt, un CDC sur la pointe en 14 centièmes et enfin je patauge dans l’eau. C’en est fini de ce bruit lancinant de la mécanique et de l’eau qui gicle sous les pneus, ce sont maintenant toutes les harmonies de l’eau qui s’écoule entre les pierres, qui ruisselle sur les feuilles, commence à me couler dans le cou…tiens, les cailloux semblent terriblement glissants cette année (il faudra que j’en parle à Christian), chacun ressemble à une traîtresse savonnette, il ne me semble pas qu’il en était ainsi en septembre dernier… Pêchons ; j’avance un peu dans l’eau, et puisque rien ne semble bouger, j’explore quelques veines d’eau à quelques mètres sous la canne, sous les branches, et hop, en voici une qui monte après moins de dix minutes… vingt-cinq centimètres, ce n’est pas si mal. Après quelques minutes, tout à coup, là, contre cette pierre qui part de la berge pour s’allonger dans l’eau…c’est bien un tout petit gobage que je viens d’apercevoir, moi qui ai tant de mal à les distinguer dès que l’eau remue un peu… Malgré mon impatience, pour éviter un dragage funeste, je contourne avec précautions le bloc, en m’avançant légèrement vers l’amont et au large, ce poisson est toujours actif… Chance, le premier lancer est le bon ; malgré la pluie et le vent ma mouche tombe 20cm en amont de son nez, bas de ligne miraculeusement détendu ; elle monte tout doucement, je me surprends à ferrer de même, elle est au bout de ma ligne, elle est grosse, elle tourne en rond et tire, tire, mon nœud est bien fait, j’ai encore de la chance, je parviens à l’empêcher de prendre le courant, elle continue de tourner et finit par se rendre…m…l’épuisette est trop petite, je dois la prendre à la main et en douceur ; ouf, à genoux je la tiens, la mesure, n’en crois pas mes yeux : 51cm ! C’est le plus beau poisson que j’aie jamais pris sur le gave ! Après l’avoir libérée avec toute l’attention qu’elle mérite, j’en tremble pendant dix minutes encore… Je continue de pêcher sans conviction et sans grande attention et en vain. Le lendemain, je retrouve Daniel qui termine son séjour ; conciliabule rapide : demain, ce sera le no-kill de Tardets sur le Saison pour commencer. Grand soleil et grand vent. Nous repérons de nombreux poissons alignés le long du mur de soutènement de la route…Aucun ne cèdera à nos tentations. Après un pique-nique rapide nous nous plaçons en aval du pont ; il fait chaud, on jette le bâton au chienchien de sa mémère qui plonge le rechercher entre les deux truites que Daniel tentait de séduire…Placide, Daniel, pas un mot… il descend plus en aval…où nous fouettons de concert dans le vent et sous le soleil pour parvenir à prendre quelques poissons bien décidés. Coup du soir au no-kill d’Oloron et un premier zéro… Troisième jour : Daniel est reparti, je vais sur le Lourdios qu’il n’aime pas et que j’aime tant ! Niveau bas, mais eau limpide (comme souvent) avec un beau courant, rien à voir avec septembre dernier. Christian m’avait dit : « …avec un soleil pareil, tu ne verras rien !… » ; m’en f…, je ne viens pas ici sans rendre visite au Lourdios ! Collé de mon mieux (ce qui n’est pas facile en raison de mon gabarit) contre les buis, j’explore les petites poches et les courants autour des blocs de pierre ; j’essaie de lancer à six-huit mètres en soutenant la soie, et ça marche : en voici une première jolie de 28cm (à toi Daniel !), puis quatre autres un peu plus petites mais tellement remuantes. Ravi de mon passage sur le Lourdios, je retourne sur les lieux de mon premier coup du soir : le miracle se reproduit, voici une nouvelle mémère qui veut bien se laisser abuser et que je libère avec précautions…50cm, je n’ose pas dire seulement ! Quatrième jour : Sur le Larrau, grand soleil ; là encore, vu le niveau des eaux et le soleil, je ne pouvais rien espérer ; mais j’aime tellement ce petit Larrau, un peu plus important aujourd’hui que le Lourdios, je me dois d’aller y tremper mes waders et ma casquette pour me rafraîchir la tête! Ici, ce ne sont plus les buis derrière lesquels je tente vainement de m’embusquer mais les buddleias…je dois y parvenir partiellement, le nez sur une grappe de fleurs au parfum de miel, car voici une jolie fario de 25cm…trois autres du même modèle suivront dans des conditions semblables ; jubilation : l’eau, les truites, la chaleur puis la fraîcheur de l’ombre, les parfums… Coup du soir à Pont de Vert, sur le Gave d’Oloron : rien de rien, je reste planté deux heures à l’emplacement réputé être le plus favorable ; la surface de l’eau est un véritable miroir, pas le moindre gobage, je ne poserai même pas ma mouche sur l’eau… Cinquième jour : chaleur écrasante dans la journée, je ne vais pêcher que le soir sur le gave d’Oloron. Trois « petites » farios de 25 et 4 tacons Sixième jour : relâche (dimanche) Septième jour : Le Gave d’Aspe à Lurbe Saint Christau. Grand soleil et beaucoup de vent, je pêche les bordures à l’ombre des grands arbres…que l’eau est belle et claire…Tiens, par ici les galets ne sont pas glissants… Quatre petits poissons de 20cm et deux gougnafiers qui viennent balancer leur ferraille en vociférant quelques dizaines de mètres en amont. Je crois que certains jours, je pourrais m’installer au milieu du Sahara et me mettre à pêcher dans un oued desséché, qu’il ne s’écoulerait pas une heure avant qu’un Lapon en costume traditionnel ne vienne se mettre à pêcher dans mes bottes ! Je plie bagages et remonte jusqu’à la carrière ou je connais un superbe radier de 150m…Personne, je le peigne méthodiquement en le remontant…rien de rien, je ne vois pas le moindre gobage. Coup du soir au NK d’Oloron : encore un zéro… Huitième jour : Le Gave d’Ossau dans le bois du Bager…Descendre la pente dans la fraîcheur sous les hêtres et trouver le Gave bleu-vert qui serpente en secret au fond de sa vallée…J’avais bien remarqué en arrivant que les ouvriers de la DDE balayaient la route à la machine, faisant voler des nuages de poussière en vue d’un prochain goudronnage…Qu’est devenue la poussière ? L’eau du Gave ressemble à l’eau de rinçage qui s’écoule de la machine à laver ; un peu plus en aval, un petit ruisseau y crache une eau encore plus laiteuse…Il y avait pourtant deux voitures des Eaux et Forêts sur le bord de la route… que s’est-il passé… ? (En Autriche, je me souviens d’avoir vu à la nuit noire les cantonniers ramasser méticuleusement à la pelle de la boue qui aurait pu souiller la rivière en contrebas…) Les Fontaines d’Escot : je venais souvent pêcher ici avec Christian voici quelques années…Nouveaux propriétaires…la petite route est barrée par d’énormes blocs de pierre peints en blanc… je contourne par l’autre entrée, une horde de fox-terriers m’accueille en hurlant et poursuit la voiture tout au long du chemin. Je traverse sur la passerelle et constate que tout le secteur est barricadé, bunkerisé autour du salon de jardin en plastique blanc, les fox continuent de plus belle leur sarabande hurlante. Nous y avions pourtant pris de beaux poissons, n’est-ce pas Christian ? Je bats en retraite… Une heure sur le NK d’Escot pour un petit poisson de 25cm, puis le coup du soir au NK d’Oloron pour un nouveau zéro… Neuvième jour : Réservoir Iktus à Pau-Laroin. Je retrouve un Jérémy aux petits soins et toujours aussi actif depuis avril dernier, mais désormais bien installé sur son domaine Comme le cadre a changé ! Ce n’est plus un chantier en cours : une superbe pelouse remplace la boue, un sentier soigneusement gravillonné descend jusqu’à l’embarcadère où sont rangées les barques. Le restaurant est opérationnel, déjeuner sur la terrasse face aux lacs. Ciel couvert et temps frais, pourtant à cette heure de l’après-midi les gobages sont inexistants. Jérémy m’a confié que les poissons se trouvaient sous 3 mètres d’eau, là où ils trouvent la fraîcheur J’embarque et attaque avec un streamer noir…. Une douzaine de prises se succèdent, dont une jolie arc de 60cm…Plus tard en soirée commence une certaine activité de surface : pêche en sèche et quatre prises dont une nouvelle belle pièce de 60cm. Seize poissons en cinq heures de pêche, que demander de plus… Demain, huit heures de voiture m’attendent, j’aurai tout le temps de rêver aux belles béarnaises des gaves…cet automne ou l’année prochaine !

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