Désillusion

16 juillet 2005

Espagne

Sègre

nico_p

Après 3 courts séjours (pour une dizaine de jours de pêche) depuis septembre 2002, je n’étais pas très enthousiaste à l’idée de revenir pêcher sur le Sègre. En effet sur ces 10 jours de pêche seule une journée nous avait permis de pêcher en nymphe à vue, tout le reste du temps la rivière était teintée soit par des orages, soit par une dérive de micro algues en décomposition, soit quasimment à sec (mi août 2004). Mais après avoir suivi la météo sur la Cerdagne et avoir constaté l’absence de pluies depuis plusieurs jours, et après avoir lu une news de Christophe De Pastors annonçant une belle prise en nymphe à vue sous 3 mètres d’eau (!!!), je m’étais laissé convaincre pour y retourner avec Jean Yves, Fred, Olivier, TJB et stef09. La première après midi nous constatons hélas que l’eau est très basse, mais teintée. Il fait très chaud et un vent thermique ininterrompu remontera la vallée jusqu’à 20h. Sur les conseils de Christophe, je me place à un point stratégique ou un beau poisson passe de temps en temps. Du haut de ce pont je ne parviendrais pas à distinguer un seul poisson adulte. Elles ne sont pas dehors et l’eau est un peu trouble, les cailloux recouverts d’algues brunes. Entre temps Jean Yves et Olivier ont pris plusieurs poissons (maxi 25 cm) en pêchant l’eau en sèche dans les bouillons. Juste avant de partir Christophe emprunte la canne d’Olivier, pêche 5 minutes dans un courant violent avec un streamer de 2 grammes et touche deux beaux poissons (45 cm et une autre décrochée). Ce même jour TJB et stef toucherons chacun deux beaux poissons (50-60) avec la même technique (streamer en aveugle). Il y a des myriades de petits sedges (hamecon 20) et le coup du soir est très animé, mais hélas seuls les petits poissons sont de sortie. Olivier touchera tout de même une truite de 35. Réveil très tôt le lendemain pour essayer de pêcher en NAV malgré l’eau teintée. Il se peut que les beaux poissons sortent sur les plages … Il n’en fut rien. Mes collègues gros dormeurs me retrouvent vers 10h30 et on part vers le Llobregat pour permettre à Fred de tourner des images pour un de ses films. Le Llobregat est une petite rivière avec 3 poissons (lachés) de 40 tous les mètres. Malheureusement en plein été le débit est faible, et vu qu’il y a un rejet d’égout, de chiotte, etc. tous les 30 mètres (centre ville), l’odeur est assez insupportable et on hésite vraiment à mettre la main dans l’eau pour décrocher les poissons. Olivier, écoeuré, se refusera à pêcher dans cette rivière. Nous toucherons une quantité industrielle de truites, dont une superbe fario de +50 que nous avions déja pris avec JY l’an dernier. Nous la reprendrons 1 fois chacun au cours de la même partie de pêche. Nous croiserons Christophe Douziech, venu passer une semaine sur le Sègre. Il semble être également très déçu de n’avoir pas pu pêcher en nymphe à vue ou en sèche sur des poissons de belle taille, ainsi que par la qualité de l’eau des rivières. Après une soirée très arrosée avec stef et JY (hips) je trouve la motivation pour repartir voir le Sègre en compagnie de TJB et stef sur le nokill situé immédiatement à l’aval de Puycerda. Je serais bien rentré à la maison mais le tour de France, de passage dans l’Ariège, interdit de faire la route. On attaque et au bout de quelques pools prospectés au streamer (pas de touche) on remarque qu’il n’y a pas de vairons sur ce secteur. Bizarre pour le Sègre ! Plus haut il y a une digue artificielle et nous trouvons 6 truites mortes au fond (entre 25 et 35 cm). Hum! Dans le méandre en amont je fais la remarque à stef : « l’eau se teinte non? ». Effectivement, 15m plus haut un égout s’était mis à débiter un liquide marron gris, opaque, et sentant le détergeant. On se met à voir quelques vairons en amont de ce rejet et stef prendra enfin un poisson (en sèche, 15cm). Après le repas (bocadillos de jamon!) on repart avec Thierry en amont de l’égout, sur un secteur qu’il connait et apprécie pour y avoir touché (et cassé!) de beaux poissons les années précédentes. Il y a très peu d’eau, et nos streamers s’accrochent souvent au fonnd. Stef a quelques suivis (poissons de 35 maxi). A un moment donné il me semble que l’eau se trouble un peu. Des feuilles dérivent comme lors d’un lâcher d’eau qui fait monter le débit de la rivière. Stef et Thierry sont dubitatifs, mais au bout de 5 minutes il faut bien se rendre à l’évidence : il y a encore un lâcher d’égout (un autre!). Il est tellement important qu’il a légèrement fait monter le débit, et l’eau est devenu très trouble (grise, odeur de lessive). On peine à voir le fond dans les radiers avec 20 cm d’eau. Au bout d’un quart d’heure l’eau redevient comme avant. On rentre se rafraichir devant une bonne bière. Au final mon bilan est le suivant : – Il reste de très gros poissons sauvages, en densité apparemment toujours importante, sur les cotos nokill situés assez en aval de Puycerda (essentiellement le secteur de Bellver). – Il est illusoire d’aller sur le Sègre pour toucher ces très gros poissons en nymphe à vue ou en sèche, car même si il arrive que cela soit possible c’est beaucoup trop rare pour qu’un pêcheur de passage puisse espérer rencontrer ces conditions. La pratique de la nymphe à vue sur le Sègre (dans son état actuel) pour toucher de gros poissons, ne peut donc pas s’envisager comme sur le Doubs ou sur l’Ain. – En pêchant au streamer sur les portions qui tiennent ces très gros poissons il est tout à fait possible de les toucher, et prendre ces truites sauvages de 45-60 cm devient même alors relativement facile. – Il faut éviter le secteur situé immédiatement à l’aval de Puycerda car la rivière est, par moments (surtout lors des étiages estivaux), un égout à ciel ouvert. Plus bas c’est moins sensible (auto épuration) mais si vous rêvez d’eau limpide et de cailloux propres pour cet été, vous serez déçus. Espérons pour le Sègre que l’urbanisation gallopante de Puycerda se freine un peu, ou qu’une énorme station d’épuration voit le jour rapidement. Espérons également que les captages d’eau soient plus raisonnables (il y a plus d’eau (limpide!) dans le Carol, affluent du Sègre, que dans le Sègre lui même en aval de Puycerda!). Sans quoi, nokill ou pas, je ne donne pas cher de la peau des magnifiques poissons qui parviennent encore à survivre sur les cotos sin muerte de cette rivière qui fut superbe.

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