Comme il en existe des centaines. (part 1)

28 mars 2016

46 - Lot

Dordogne

fly.only

Depuis l’ouverture, deux sorties minables au compteur pour diverses raisons. Alors, la perspective de sortir en ce dimanche prometteur m’avait bien motivé. J’ai pris le temps de réparer mon bateau, de faire des nymphes car cette année, ça pêche au fond. Ce n’est pas ma tasse de thé mais il faut bien s’y mettre. Alors, j’avais emmené trois cannes, fait une demi douzaine de mouches plus ou moins lestées.

Mais pendant le casse croute, il me faut me rendre à l’évidence, mon bateau n’est pas en état de naviguer. Une ligature vient de rendre l’âme et un boudin se dégonfle à vue d’oeil. Il me faut me résoudre à laisser partir Stef et à pêcher du bord. Avec un bon 180 cubes, cela ne va pas être simple mais bon.

Fataliste, je m’équipe et par avec une seule canne. Au diable les nymphes. Traverser le bras si c’est possible, remonter l’île aux cochons, s’avancer à travers les peupliers avec de l’eau jusqu’au bas du ventre sans trébucher… Je vais vers un poste banal, quelconque, comme il en existe des dizaines sur la Dordogne. Mais au fond de moi, je sais. A ce débit, j’y ai déjà pris des poissons.

Arrivé sur place, le vent violent ride la surface, l’eau est haute mais dans ma tête se dessine la carte mentale du fond. Ici, le trou, là, un haut fond, un peu plus haut, les blocs puis la plage en pente douce. Tout est limpide depuis ma reconnaissance cet été en canoé à l’étiage, les crues de l’hiver n’ont pas du faire beaucoup bouger les choses et malgré le mètre d’eau un peu turbide en plus, je devine le relief.

Les hirondelles sont à table et de loin en loin un sedge sautille. Mon oeil se porte sur un remous au milieu des vagues. Un gobage? J’attends une dizaine de minutes mais rien ne bouge. Perdu pour perdu, j’attache un sedge et effectue un lancer vers le poste. Au premier posé, le poisson monte mais le bas de ligne trop tendu par le vent me fait rater le ferrage. Ca se présente mal.

Je monte une grosse imitation de march brown et retente ma chance. Bingo. Mon premier poisson de la saison en sèche. Une petite photo pendant qu’elle fait du surf en surface, un bisou et l’attente reprend. Je suis content. Ma journée est déjà réussie rien qu’avec ce poisson.

Près du bord, un rond, un petit rond comme il en existe des centaines, des milliers toutes les saisons. Ni une ni deux, la MB explore sans succès. Puis à 7 ou 8 m de moi, un autre petit rond encore plus proche. Pas plus de succès avec ma rousse. Un ombret, un tacon? Pendant que je permute pour un sedge, le poisson flashe sous l’eau en prenant une nymphe. Wouaw, c’est un placard… Un posé quelconque, un ferrage trop facile et me voilà attelé à un truc qui tient le fond et qui navigue dangereusement entre les peupliers immergés.

Pas le choix, bridage maxi, elle se contorsionne en surface et fini sans crier gare allongée sur le flanc dans un peu d’eau pour la séance photo. Quel poisson magnifique, sans doute un mâle, de gros points noirs, des flancs dorés, rouges par endroit, avec des marbrures verdâtres. L’implantation des écailles sur ce corps irrégulier témoigne des aléas de la vie mouvementée de ces poissons sauvages. Le nez allongé est épais, la bosse sur le dos naissante… D’ici un ou deux ans, ce poisson sera fabuleux. Allez retourne vite à l’eau, il faut que je revienne sur le poste, un autre rond m’attend…

Fred

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