Comme il en existe… quelques unes. (part 2)

29 mars 2016

46 - Lot

Dordogne

fly.only

Me voilà donc comblé. La journée partait pourtant mal avec un bateau en vrac, des niveaux hauts, une eau froide et pourtant, je viens de relâcher deux poissons pris en sèche dont un très joli mâle. Tout en remontant vers le poste, je ne peux m’empêcher d’envoyer un petit SMS chambreur accompagné d’une photo à deux copains retenus par des obligations familiales et dont je sais qu’ils préfèreraient être dans l’eau en ce moment.

De retour en observation, pendant que j’envoie une réponse à Matt qui demande quelques précisions, la truite du bord montre à nouveau le bout de son nez. Elle s’est déplacée. Elle est remontée de 4 ou 5 m et s’est rapproché du poste où je viens de prendre sa copine. « Je te laisse, ça gobe ».

Sans trop réfléchir, je sors 7 ou 8 m  de soie et pose mon sedge encore mouillé dans la coulée. Il ne fait aucun doute que ce poisson va prendre. Je sais que cela risque d’être un beau poisson car depuis mon doublé un jour de fermeture, je sais que lorsque les thons sortent, ils sont en groupe. Un peu comme s’ils formaient des schools. Mais étonnamment, je n’éprouve aucune crainte, pas la moindre pression.

Comme c’est souvent le cas avec ces poissons, la prise est franche. Si le poisson précédent s’était retourné pour prendre mon sedge, celui-ci l’aspire de manière plus classique comme dans un entonnoir. Le ferrage est là aussi enfantin.

Le démarrage du poisson est particulièrement brutal. Il cherche à gagner l’aval et le bord. Sauf qu’entre sa destination et moi, il y a une touffe de peupliers à moitié immergée. Comme un gland, je n’ai pas changé ma pointe depuis deux parties de pêche et je pêche avec un sedge à ombre retrouvé planté sur la mousse de mon chest pack. Il est monté sur un gama fin de fer qui à une fâcheuse tendance à s’ouvrir sur les beaux poissons.

Je ne sais pas combien de temps à duré le bras de fer, une, deux, trois, quatre secondes ou plus, mon matériel à la limite de la rupture et elle à quelques centimètres de s’enfiler dans les branches pour retrouver la liberté mais cela m’a paru une éternité. Puis, elle a cédé et à basculé du bon coté de la touffe. Comme toute mémère qui se respecte, elle a tenté l’amont, de me foncer dessus. Quatre ou cinq fois, elle a cherché d’autres peupliers. Une fois, elle a réussi a gratté des branches immergées, mais à chaque fois, ma canne dans des bruits d’outre tombe de carbone explosé qui grince a réussi à la sortir.

Enfin, elle est monté vers la surface et j’ai enfin pu admirer son corps fuselé. Quelle beauté à nouveau. Son corps est pâle, doré, ses points fins comme si elle était de souche méditerranéenne. Un phénotype à petits points comme il en existe quelques unes. On en a environ 10% sur la Dordogne et ses affluents. Je vous passe les tours sur elles même en surface pour s’emmêler dans le fil, ma canne aux abois, mon pouce négligemment passé dans sa bouche pour l’attraper, le sang sur l’écran du téléphone, mon émotion de contempler ce joyau de la nature.

Pourquoi ces deux gros poissons aussi faciles dans 20 m2 à 10 m de moi alors qu’on passe des années à les chercher sans en voir? Pourquoi là, pourquoi maintenant, pourquoi moi?

Fred

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