Garonne, éclosion et gobages

18 août 2006

31 - Haute-Garonne

Garonne

Géraud

Je ne prends pas le temps de faire de belles phrases tant j’ai envie de vous dire que je viens de passer un moment magique, dommage, je n’avais pas pris mon apn. C’est après-midi, j’ai improvisé une petite sortie, j’avais comme des démangeaisons, il fallait que je pêche. J’ai planté là les pinceaux et le Sikkens et direction la rivière. Au hasard, ça faisait longtemps que je n’y étais pas allé, je choisis la Garonne et ses grands plats vers Labroquère. Arrivé vers 17h00, ça allait gentiment : pas beaucoup d’activité de surface j’essaie un peu de sèche, un peu de naf : des petiotes de 18-20, deux plus grosses de 25 et puis … un coup de vannes. Pas envie de bouger, je vais attendre que ça s’arrête en grignotant quelque chose et en rêvassant. Le temps passe, je suis bien. Tiens un « plouf ». Mais oui, le courant s’est calmé, est-ce que ça s’animerait ? Allez on y repart. Tiens la lumière a baissé. Je monte un gros sedge en poil de chevreuil et … pour s’animer, ça s’est animé : pendant les vingt minutes qui a suivi, il y a eu une éclosion comme je n’en avais pas vu depuis longtemps. Des sedges gris, il y en avait des centaines, j’en étais couvert. Des gobages dans tous les coins : là où il y a une heure il ne se passait rien il y avait des ronds bruyants, des truites qui sautaient. Je ne cherchais plus à viser, je lançais au hasard entre les herbiers et pendue, décrochée, pendue, décrochée, pendue décrochée. Et d’un seul coup, une grosse averse. L’apocalypse : les sedges continuent à voler dans tous les sens, toujours aussi nombreux, me heurtent au passage, se posent sur moi, les gouttes d’eau, grosses, tambourinent sur ma casquette et sur l’eau, des « ploufs » à droite, devant, derrière, dans mes pieds. Pêcher ? Je ne peux plus, de toute façon je ne vois plus ma mouche. Et d’ailleurs où est-elle ? Là-bas, au bout de me soie que j’ai laissé partir. Bon allez, je ramène et à l’abri. Mais qu’est-ce qui se passe, pourquoi ça ne vient pas ? Sûrement accroché dans un herbier, allez, tire ! L’herbier, il avait des points rouges et faisait un bon 50 cm. Le pêcheur, il ne savait plus où il habitait, il avait laissé partir 20 m de soie, il ne tenait pas bien sa canne, il y avait les sedges, l’averse, la truite ; il a pêché n’importe comment, il a fait tout ce qu’il ne faut pas faire, bridé au lieu de rendre du fil, rendu du fil au lieu de tenir, avancé, reculé, s’est pris les pieds dans les herbes, trébuché. Il a dansé la salsa du démon ! Et puis les gouttes ont arrêté de tomber. Les sedges continuaient à tourbillonner mais moins nombreux. La truite, il ne sait par quel miracle, était toujours là et se rendait. Je l’ai amené jusqu’à moi, quelle était belle ! Elle était calme peut-être savait-elle qu’elle ne risquait rien. Je l’ai caressée quelques secondes et au revoir, à un autre moment de folie.

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