De retour de trois jours de pêche sur le Verdon. Et coup de chance, bien que la température de l’eau soit encore froide, les niveaux étaient acceptables et même parfaits le dernier jour. Ainsi que les conditions météo : couvert, avec quelques gouttes de pluie, et températures douces. Mais, il y a un mais et j’en reparlerai plus tard. Les gorges sont toujours aussi belles et majestueuses, et hors période de vacances, quel calme. La faune, aux premiers jours du printemps, montre le bout de son nez. Biches venant boire le long de la rivière, écureuils sautant d’arbre en arbre. Donc le premier jour, imaginez avec quel bonheur je descendais vers la rivière. Et ………capot, rien, nada, pas vu un poisson, pas un gobage et pourtant, croyez moi, je m’étais employé à poser mon oreille de lièvre, le long des bordures, dans les retournes, sur les lisses. En fin d’après midi, fourbu et un poil déçu, je me promettais de recommencer le lendemain. Et me revoilà, un autre lieu, plus près de Castellane. Début de la partie de pêche, il est dix heures, les conditions sont les mêmes que la veille mais avec le petit plus qui va faire la différence. Une éclosion d’olives et de brunes de mars. Timide d’abord, quelques éphémères de ci de là, puis à partir de midi plus importante. Et là, le bonheur, la plupart des coups de lignes sont gagnants. Les poissons sont superbes et se défendent farouchement. Je n’ai jamais compté ni mesuré mes prises, le bonheur, mon bonheur n’est pas là, mais quel plaisir de poser son imitation (façonnée par ses petites mains durant les longues soirées d’un hiver qui semble interminable) là ou je l’avais décidé. De la voir disparaître, aspirée par une truite, le bras se tend (mais pas trop) et là, divine décharge électrique, le poisson est là. Le pied. Puis à 14H la rivière se tait et les choses rentrent dans l’ordre. Et moi, épuisé et heureux à la maison. Dernier jour, je décide de retourner plus bas dans les gorges, là ou j’avais fait mon cuisant capot de l’avant veille. Et de 10H00 à 15H00, le même bonheur que la veille. Des éphémères, des truites, la vie. Mais avec un bémol, comme l’indique le répondeur d’EDF le niveau a fortement baissé. Il est passé de plus ou moins 16m3/s à …….0.5m3/s. Et bien que ces conditions soient idéales pour pêcher le Verdon, les rives habituellement recouvertes d’eau, sont devenues un cimetière pour les petits invertébrés qui ont comme habitat le substrat de galets. A chaque caillou retourné, des petits cadavres de larves, de patraques. Ca m’a laissé un goût de cendres dans la bouche. Ah, que la montée en puissance du parc régional du Verdon va faire du bien (ou du mieux). Pour conclure trois jours de plaisir dans un cadre enchanteur et sauvage et pratiquement sans concurrence (vu 2 pêcheurs en 3 jours).
