Autant vous l’avouer tout de suite, j’en ai bavé mon aise pour éviter la bredouille aujourd’hui. C’est souvent comme ça lorsqu’il y a beaucoup de mouches. Trop de mouches. Il est des jours où on se lève, on fait la liste de tout ce qu’on a à faire mais devant cette irrésitible appel, on décide que la chose la plus urgente est d’aller à la pêche. La vision des nombreux gobages d’hier, n’y est certainement pas pour rien. Chaudement habillé, direction la Dordogne sans appareil photo ni caméra pour une fois. Je choisis d’aller très en aval dans le Lot pour ne pas être tenté par les ombres, ne pas prendre le coup de barrage et aussi pour ne pas être accusé par certains de pêcher l’ombre en douce. Pas grand chose à se mettre sous la dent jusqu’à 14 heures. L’eau monte doucement, elle est teintée. Je me délecte de la vue de cette nature aux couleurs or. Puis des petites ailes apparaissent en surface. Etant en noyée, je n’y prette pas trop attention. Mais vers 14 heures 15, les choses s’accélèrent. La Dordogne prend des allures de tapis roulant de mouches. Un visage qu’on aime lui voir. Des fuscatus par milliers et qques rhodanis. Je me choisis donc un remous calme en bordure de courant et je repère vite de jolis ronds de vandoises. Ces poissons qui se jètent en général sur la première mouche flottant bas restent indifférents à mes plus belles émergentes. Je change de mouche, de position pour mieux dériver mais rien n’y fait. OK, il faut affiner, sortir le grand jeu. Mais comme il y a beaucoup de mouches, elles se comportent comme des ombres sélectionnant leurs proies, refusant parfois les vrais mouches. Ce n’est qu’un quart d’heure avant le coup de sifflet final que je vais trouver la solution. Un petit cul de canard qui marche bien en automne. Et comme ces poissons prennent mieux les mouches qui sont déjà mâchées, les choses deviennent beaucoup plus faciles. Ces poissons blancs se battent valeureusement malgré leur taille modeste. Lorsque je quitte l’eau direction l’école des filles vers 15 heures, il défile toujours autant d’ailes sur la Dordogne. Je n’ose pas imaginer le spectacle qui a du se produire qques dizaines de km à l’amont. Un véritable balet d’étandards avec pour uniques spectateurs des hérons et des cormorans. Fred
