Les peupliers marquaient les vallées de leur oriflamme d’or, les premières feuilles s’envollait dans des tourbillons de douceur : c’est l’automne… A la surface de l’eau, un multitude d’insectes provoquait la montée des poissons blancs et des truites. Un régal pour les yeux. Mais le niveau un peu haut empêchait d’accéder aux meilleurs spots et calait les ombres au fond. Puis soudain, imperceptible, un changement dans le courant. L’eau qui monte et pas qu’un peu. Rapidement, le baton qui me sert de repère au bord est submergé, la rivière se trouble : ils ont ouvert les vannes. Venus du tréfond d’une couasne, un cri rauque retentit à mes oreilles : l’appel du brochet. Fort heureusement, j’avais prévu d’emmener le matos. Collés au bord, les prédateurs se sont montrés valeureux. Ce beau poisson sera suivi de trois autres au profil de sifflets. Petit poisson deviendra grand. Au retour, la plage sur laquelle j’ai déjeuné est noyée sous plusieurs dizaines de centimètres d’eau. Faites très attention si vous pêchez la Dordogne, ceux qui sont aux commandes sont complétement inconcient de ce qu’ils font.
