Le mois de septembre a décidé de commencer après les passages de stef, Thierry et pleco64. Dans la nuit de dimanche à lundi la température de l’eau a perdu 4°, regagnant des niveaux presque compatibles avec l’activité des truites. Vincent apporta la pluie avec lui mardi après midi et connu les meilleures conditions de pêche depuis la fin de la fonte des neiges, tout simplement. « Aux innocents les mains pleines » dit on parfois et bien ce fut exactement le cas. Tous les poissons étaient dehors et gobaient, même si le résultat final fut extrèmement maigre. Croyant naïvement que ces conditions idéales qu’on attendait depuis 2 mois dureraient jusqu’à dimanche je m’effacais au profit de mon amical visiteur, lui abandonnant des poissons exceptionnels que je n’avais plus vu dehors depuis le mois de juillet. Grave erreur car autant le dire tout de suite, septembre n’a duré ici qu’une brève après midi de pluie, de bruine et de froid. Le reste de la semaine fut désespérément ensoleillé, sauf dimanche, mais la pluie refusa de tomber. Dans ces conditions il semblait illusoire d’espérer trouver de beaux poissons actifs en journée. Je m’acharnais néanmoins mais hélas sans pouvoir conclure, cassant et décrochant consécutivement sur deux très beaux poissons piqués en sèche à vue. La date fatidique approchait et je m’efforçais de ralentir la marche du temps en passant un temps maximum au bord de l’eau, occasionant une lourde fatigue physique. L’occasion se présenta sous la forme d’une belle truite gobant sans arrêt dans une retourne, en plein soleil. J’allais lui débouler dessus mais elle était trop grosse pour que je ne la voie pas, trop active pour que je l’ignore. Ralentissons le pas, réfléchissons. L’approche oblige d’être à découvert sur quelques mètres. Elle me tourne le dos la moitié du temps, nageant dans un cercle imaginaire de cinq mètres de diamètre. Le spectacle est tellement beau que je fais quelques photos ainsi qu’une petite vidéo. Je gagne l’endroit d’où j’ai décidé de l’attaquer en profitant des temps morts où sa tête est tournée ailleurs. Elle est maintenant prise au piège car nettement à portée d’arbalette. Comme prévu elle enfourne très largement ma « poil de teckels » noyée juste sous la surface, avançant dessus avec un naturel stupéfiant, sans dévier de trajectoire. Le ferrage donne le signal de la fuite et la voila bientôt qui sonde dans un abysse d’eau bleue, passant sous un grand bloc affleurant à la surface de l’eau. Elle atteint la veine d’eau principale et s’y stabilise, lingot de bronze palpitant sous une furieuse lame d’eau. Je la fais habilement nager vers l’amont, si bien qu’elle remonte lentement jusqu’à moi. Elle repart aussitôt sous le bloc puis dans le courant. Nous ferons ce petit manège cinq fois de suite puis elle se rendit, tournant dans la morte où elle gobait quelques minutes plus tôt. Echaudé par le décrochage d’un poisson un petit peu plus petit la veille je prend mille précautions dans les derniers instants et elle se retrouve dans l’épuisette. Le plus beau poisson de la saison, à 3 jours de la fermeture, un grand mâle becqué, d’une beauté saisissante. Il était temps de cesser de toutes les perdre sur casse ou décrochage, n’est ce pas ? La journée de la fermeture se déroula de façon fort sympathique avec Lionel qui découvrit quelques coups sur cette rivière étonnante, ainsi que quelques petits trucs à mettre en pratique la saison prochaine. Malgré le plafond bas la journée se solda par une double bredouille. La pluie ne s’est décidé à tomber que sur le trajet du retour. Septembre n’a vraiment duré qu’une après midi, et c’était mardi … Merci à tous les pêcheurs qui m’ont accompagné ces derniers temps sur le Gave, mention spéciale à Lionel (un deuxième), salarié de l’APPMA d’Oloron, très fin connaisseur du Gave et pêcheur de grande classe.
