La folie de la mouche de mai

28 mai 2010

29 - Finistère

Aber Wrac'h

math

Cette après-midi de mai restera sans doute parmi les meilleurs moments de ma saison 2010. Pourtant, les événements ne semblaient pas s’enchaîner en ma faveur. J’abordai le petit chemin humide qui mène au parcours tant convoité tout en pestant encore contre cette course cycliste qui m’avait fait perdre trente bonnes minutes. Les multiples toiles d’araignées qui se dressaient sur mon chemin, révélées par la bruine naissante, retenaient quelques mouches de mai. Tout cela m’incitait à l’optimisme et j’avais hâte d’en découdre avec ces flèches dorées qui peuplent mon petit coin de paradis. La rivière, coulant ses méandres au milieu de vastes prairies se révélait enfin. Des gobages sourds attirèrent mon attention. Je m’avançai alors précautionneusement afin de mieux juger l’emplacement de ces petites furieuses bondissant pour attraper le met tant désiré. Ici, l’Aber offre un profil essentiellement constitué de lisses. Sous un ciel ensoleillé, il est aisé d’apercevoir les nombreuses farios en poste sur les bancs de sable depuis les berges surplombant ce lit étroit. Il est alors très difficile de les prendre en défaut dans ces conditions où seule une nymphe légère semble les intéresser. Mais aujourd’hui, le temps est couvert, humide. De nombreuses mouches de mai arrivent à s’extraire de la surface avant d’être interceptées violemment. J’observais ce spectacle enchanteur tandis que je nouai le fameux leurre à ma pointe, bien décidé à profiter de cette aubaine pour lancer ma saison de pêche à la truite. Les premiers ferrages ne se firent pas attendre, sanctionnant des gobages qui brisaient le miroir et faisaient disparaître mon imitation comme dans un songe. Ce moment fait partie de ces trop rares instants où les poissons semblent perdre toute méfiance et engloutissent ces grands éphémères sans précautions. Les prises s’enchaînèrent, venant troubler la quiétude de canards mués en spectateurs attentifs. Malheureusement, une négligence sur ma pointe me valut la perte du plus beau poisson de cette soirée. Peut-être l’un des ces trésors avoisinant les quarante centimètres aperçus l’an passé. 19h30, la pluie s’intensifia et l’activité s’en ressentit. Il était temps de quitter cet endroit si paisible pour regagner la ville, des images plein la tête. Ce petit parcours nord finistérien a une nouvelle fois comblé le pêcheur contemplateur que je suis.

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