Il est environ 15H lorsque j’atteins le bord du tombant. Les algues s’arrêtent d’un coup et les rochers s’enfoncent dans le vert du grand fleuve. Le premier lancer pose mon streamer à 25m, en haut de la cassure. Quelques tirées et c’est la première attaque. Ferme mais légère, c’est un petit poisson d’environ 60. Quelques lancers plus tard, j’explore les grands fonds. Alors que le noeud de raccord de la shooting head passe dans les anneaux, tout se bloque. Le brochet a attaqué depuis le fond, en remontant, bloquant mes tirées sans pour autant marquer fortement son attaque. Ferrage. Instant de flottement. Et les 10m de soie que j’avais récupéré repartent en sens inverse, suivis de 10 autres mettres puis du backing. Là, c’est du sérieux. Le poisson décrit un arc de cercle à 30m de moi, remontant la pente du tombant pour se cacher dans les herbes. Je bride tant que je peux et le fais dévier, le forçant à rester au dessus des eaux libres. Cabrioles et démarrages en trombe se succèdent, minutes de pur bonheur. Et quelques minutes plus tard il vient poser pour le souvenir, 85-90 cm de muscles, tout noir et constellé de barrettes blanches, magnifique poisson sauvage. Le plus gros poisson québécois depuis le début de mon séjour ! et il sera accompagné de 5 autres brochets entre 55 et 65, en 2h de pêche. Le Saint-Laurent réserve encore de belles surprises. Comme dit Nico, il faut profiter des bonnes journées et savourer les occasions exceptionnelles…. @+ maski
