L’Eden à portée de canne

18 juin 2005

25 - Doubs

Doubs

BleuVague

On ne se prépare pas pour aller pêcher le Doubs à Goumois comme on irait pêcher sur n’importe quelle rivière ! Alors je me suis préparé depuis des semaines, glanant de ci-de-là des informations sur le niveau de l’eau sur le type d’insectes présent, et tout et tout. J’ai passé des soirées entières à monter des mouches, me persuadant que je tenais le modèle idéale pour les zébrées Comtoises. Lundi matin 7h00. Le réveil branché sur France-Info m’expulse du monde des rêves. En faite j’ai du dormir 3 heures tout au plus, je suis excité comme une puce, ce matin je pars pour 5 jours de pêche à la Mecque : Goumois me voici. Je jette un coup d’œil au ciel, il pleut sur le bassin Genevois ! ça commence bien. Voilà des mois que je me réjouis et le jour de mon départ il pleut. Hé ho St-Pierre aurais-je par le plus grand des hasards pêcher en quelque chose ces derniers temps, pour que vous choisissiez de me punir des larmes du ciel justement le jour de mon départ pour Goumois ??? La pluie semble redoubler d’intensité. Je décide de ne pas me presser, j’ai l’impression que la journée de pêche va tomber à l’eau !!!! Arrivée tardive au Moulin du Plain, il est 14 heures et il ne pleut pas ! Je dépose mes 2 accompagnatrices (j’ai emmené avec moi mais mère et ma tante… Je suis bon non ?) et mon permis en main je saute littéralement dans mes waders, direction la rivière. Chaque fois c’est pareil, j’ai le cœur qui bat la chamade et les mains qui tremblent, impossible de faire le nœud de pointe, je dois m’y reprendre à 3 fois. Cet endroit est envoûtant et exerce sur moi un charme fou. Je me sens excité comme si c’était la 1ère fois. Me voici dans l’eau où je suis rentré le plus discrètement possible. Le Doubs est incroyablement bas, pourtant au dire me M. Choulais il a pleut ce qu’il faut ! Il y a bien des éclosions mais sans plus… « Gloups », juste à ma droite en amont je remarque les cercles caractérisant un gobages. Je me fige. « Gloups », la bête semble installée à table, mais je n’arrive pas à voir de quoi elle fait son repas. Il m’est impossible de me calmer, je n’arrive pas à raisonner. J’ouvre fébrilement ma boite à mouche pour choisir. « Gloups » encore un. Mais quelle mouche choisir ??? Si je ne me décide pas rapidement je vais rater ma chance. J’opte pour un émergente assez proche du chiro, je sais qu’elle flotte juste dans la pellicule de l’eau, et comme les gobages auquel j’assiste son très peu marqué, je pense faire un chois judicieux. Un faut lancer, deux faux lancer, ma mouche est sur l’eau. J’ai de la peine à la voire dérivée, je plisse les yeux. « Gloups », ferrage réflexe, ma Winston se cabre. Incroyable, je ne suis en action de pêche que depuis une 10ène de minutes et je tiens un poisson au bout de ma ligne!!!!! Là je suis au paradis, tous les dieux de toutes les religions sont aujourd’hui de mon coté. La bête n’est pas énorme à peu près 33cm, mais j’ai plaisir de tenir en main une zébrée du Doubs. 2 Autres poissons feront plier ma canne mais se décrocheront avant que j’ai réussi à les épuiser. 19h précis je passe ma commande à une charmante serveuse. Foie Gras et filet d’agneau au thym. La table en face de la mienne est particulièrement animée. Un groupe d’alsacien a le verbe haut et le rire communicateur. J’appendrais dans quelque minute que l’un d’eux est un gobnaut. C’est incroyable la capacité avec la quelle les alsaciens s’adonne au plaisir de Bacusse ! Ils vont être totalement pleins à l’heure du coup du soir ! Je pense égoïstement que j’aurai ainsi moins de concurrence. Mais c’est mal connaître les alsaciens, à l’heure dite ils auront retrouvé toutes leur capacités. Je suis un des derniers à sortir de table… Vite si je veux trouver une bonne place pour l’instant magique, il va falloir accélérer le mouvement. Il y a effervescent devant les coffres ouverts des voitures, chacun se prépare à sa manière pour le coup du soir. Je discute avec un alsacien. Nous arrivons rapidement à nous rendre compte que nous fréquentons tous les deux gobages… Lui c’est MouchedeMai. Je tiens encore une fois à remercier gobages… C’est vraiment génial de retrouver au hasard des lieux de pêche des gobebautes… Nous voilà donc parti. Je m’arrête pour ma part au premier plat. Il 21h10. Je vais faire le héron jusqu’à 22h. Il n’y a pas énormément d’activité dans mon secteur pourtant, un certain nombre d’insectes consentent à éclore. 22h, j’ai monté un sedge en cervidé. Non loin de moi un poisson se met en activité. Au 3ème passage ma mouche est prise. Une fois prise la truite s’en va directement dans le courant. J’éprouve des difficultés à la ramener, mais je ne crains pas grand-chose, ma pointe est en 14/100ème. La demoiselle fait approximativement 38cm. Une fois remise à l’eau, je continu à tenter ma chance. Et hop une 2ème s’est prise à mon sedge. Je la sens qui donne des coups de tête désespérer, et au moment où j’allais la remmener elle se décoche. Zut. Mais ma mouche continu à dérivé et à mon grand étonnent elle est prise une nouvelle fois. Bilan de mon coup du soir. 3 fario ramenées et 4 décrochages. Pour un premier soir ce n’est pas trop mal, à dire vrai je n’ai jamais fais mieux un jour d’arrivée. Cela présage du bon pour la suite. Retour devant l’hôtel pour la séance de déshabillage. Les alsaciens sont un peu déçus. Il est vrai que la rivière n’a pas bouillonnée ce soir. Nous continuons à sympathisé et parlons mouches… Mardi. Il est tôt je suis sorti du lit par les voix à l’accent du Rhin. J’ouvre les rideaux. Il pleut… Je retourne me coucher !!!! Je ne suis pas matinal et puis la pluie je n’aime pas trop. 9h15 je me lève enfin, direction la salle de petit-déjeuner. A l’hôtel il y a de nouveau arrivant. 2 types de la région Arcachon, un belge à la retraite et un toulousain. Nous ne mettons pas 5 minutes à sympathiser. Voilà ce que j’aime au Moulin du Plain… Nous parlons tous le même langage qu’importe la région ou la nationalité puisque nous sommes tous des assidus de la « gaule », nous avons pour patrie celle de la pêche à la mouche c’est tout et bien suffisant. Je décide de ne pas pêcher ce matin, je retourne monter des mouches dans ma chambre. 15h Je fini par me rendre à l’évidence, si je veux pêcher aujourd’hui il va falloir composer avec la pluie. Le Doubs fait le yoyo. Un coup ça monte un coup ça descend. C’est pas bon, les poissons ils n’aiment pas trop ça ! Sous la toile de la terrasse du bar, la préoccupation première va à la météo de ce soir. Chacun y va de son pronostique mais tous nous espérons que le temps va se remettre le plus vite possible. La fin d’après-midi est morose et le ciel continu à nous arroser par intermittence. Mon bilan halieutique n’est pas fameux. 2 décrochages et une truitelle à mon actif, le tout en nymphe. 22h30 Il n’y a que mon Stetson qui tienne bon, pour le reste je suis aussi mouillé dedans que dehors… Pas vu grand-chose au coup du soir, juste un lamentable raté au ferrage et une truite décroché au moment où je voulais l’épuisé ! Mon ami belge m’explique ce qui est arrivé à mouche de mai… Ce dernier non contant que les poissons du Doubs lui tiennent tête s’en est pris à une pauvre chauve souris sans défense ! Z’ont des drôles de mœurs en alsace ! Et les gars c’est les poissons qu’il faut pêcher, pas les trucs qui volent!!!! Mercredi. C’est le dernier jour pour les alsacien, c’est dommage on rigolait bien ! Il fait un temps magnifique… Mais trop chaud ! J’enfile mes wades vers 14h30, Mouche de Mai et un de ses amis reviennent de la pêche et réussissent à me convaincre d’aller boire un verre avec eux. On se pose à la terrasse ombragé du Moulin et on discute pêche, on sort les boites à mouches et je vous laisse deviner la suite… 1h30 plus tard nous décidons tout de même d’aller faire un tour au bord de la rivière. Mouche de Mai ne prend pas de canne, il veut me voir pêcher!!!! Gloupsssss je n’aime pas ça du tout, moi qui suis un solitaire au bord des rivières, je perds généralement tout mes moyens quand on me regarde pêcher. En faite il n’aura rien vu ! Il fait trop chaud. 22h45. Dans mon secteur je n’ai presque pas vu de gobages! J’ai touché un poisson un moment et comme toujours il s’est décroché… Il faut vraiment que je progresse de ce coté là… J’ai un bon taux de réussite pour faire monter du poisson, mais après c’est une autre histoire!!!! De retour à l’hôtel, notre belge tient un très bel ombre dans son épuisette, il nous explique qu’il n’était plus en action de pêche et qu’il était entrain de remonter la berge, sa mouche traînait au bout de sa canne derrière lui quand soudain, il a senti un « toc », il s’est retourné et n’a plus eu qu’a ramener l’ombre!!!! La bête devait être suicidaire… Nos amis alsaciens nous quittent après un bilan mitigé… J’espère bien les revoir un jour prochain… Se sont vraiment des types sympas. Jeudi Il fait un peu moins chaud aujourd’hui. 10h30 J’accroche mon premier poisson de la journée (cela devait aussi être le dernier mais ça je ne le savais pas encore !!!) avec une peute, c’est une truite de 40cm, avec des zébrures très marquées, elle m’a offert une très belle défense et j’ai le plaisir de ne pas avoir décoché. Je pêche en sèche de reste de la matinée, mais sans résultat. 16h retour à la rivière après une bonne sieste digestive. Le vent c’est levé et j’ai peu qu’un orage vienne perturber le coup du soir. Je continu à pêcher en sèche… J’aime de moins en moins la nymphe… 17h30 toujours rien… J’ai bien vu des gobages, mais mes mouches ont toutes étés boudés, la chance semble m’avoir quitté ! Je remonte la berge et je suis accueillit par les aboiements d’un pointer ! Je n’ai pas trop les chiens en générale et encore moins quand ils montrent les dents, et celui-ci semble particulièrement ne pas m’apprécier. Au loin sa propriétaire le hèle, l’animal coopère et courre dans sa direction. Mais cet imbécile c’est pris dans mon bas de ligne, à peine a-t-il parcouru 5 mètres que je sens une douleur fulgurante dans mon index gauche, je n’ai d’autre alternative que je courrier après le toutout, pour donner du mou dans le file afin de soulager mon doigt. J’ai couru comme ça sur 100mètre en hurlant comme un dératé. Je ne sais pas par quel miracle mon bas de ligne à fini par rompre. Je n’ose pas regarder mon doigt… Il le faut pourtant!!!! La mouche est enfoncé jusqu’au début du corps et sa saigne pas mal. Je serre les dents, et suis obligé d’utilisé ma pince à déroger pour retirer l’hameçon. Je passe ma colère sur la pauvre dame et utilise des termes que la morale m’interdit de citer ici ! Son mari qui pêchait tranquillement non loin de nous arrive à la rescousse… On s’explique, tout le mode s’excuse et on se met à rire de ce qui vient de se passer… Puis nous allons tous boire un verre… La dame, le chien, le mari de la dame te le blessé (moi en l’occurrence)… 20h00 Je fais le héron ou le poireau, c’est à vous de voir, depuis déjà 20 minutes, j’ai avalé mon dîner en un temps record. Ce soir je veux être dans le coup… Et à la bonne place. Il n’y a pas encore de gobages et les orages n’ont pas éclaté comme je le craignais. 21h00 Toujours rien… Sauf le foie gras qui me remonte un peu! 21h15 Je commence à avoir froid, malgré mes wads en néoprène. 21h20 Le vin aussi me remonte 21h30 Mon doigt moucheté est tout gonfle et tape de plus en plus 21h40 Pas de gobages à l’horizon ! Heureusement que je n’ai pas pris de dessert ! 21h45 Une terrible crampe s’empare de mon mollet droit ! Je suis obligé de marcher dans l’eau. 21h50 Je n’ai pas le choix la raison et la douleur m’oblige à quitter la rivière. J’ai fait le héron pour rien 22h Non loin d’où je me tenais il y plein de gobages…. Je suis trop loin pour les atteindre. Je vais me poser dans l’herbe et regarde avec regret la rivière…. 22h30 Je suis passé à coté de mon dernier coup du soir! 23h00 Dégoûté je vais me coucher Vendredi Il fait chaud, j’ai toujours mal au doigt et ma crampe d’hier soir m’a laissé une douleur diffuse dans la jambe. Je ne pêcherai pas aujourd’hui. Avant de partir je bois un verre avec le belge et le toulousain, ce dernier me parle des Gaves et moi des rivières de haute-savoie. Notre ami belge nous relate ses exploits canadiens. Je prends congé d’eux vers midi…. Je quitte à regret mon coin de paradis, mais je n’ai pas à me plaindre j’y retourne 7 jours dans 2 semaines… Et là parole de suisse ça va déménager. Le Doubs ce n’est jamais évident, il est même très difficile d’y sortir de beaux poissons en pleine journée… Mais quelle magie dans ce lieu magnifique… Et puis Goumois on y va aussi pour l’ambiance non ?

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