En Isère pour une dizaine de jours, non loin de Bourgoin-Jallieu, je décidais de faire appel aux connaissances des gobeurs. En effet, en addict invétéré, il y a toujours une place pour ma canne dans la voiture. A ma grande surprise, le réservoir des Fontaines n’est pas loin. Sitôt l’information recueillie, rendez-vous fut pris pour la journée du dimanche. La météo annonçant une journée quelque peu humide, quelques emplettes imperméabilisées furent nécessaires. Pas besoin de réveil, une douche, un petit déj. et me voilà sur la route sous un rideau de bruine. Malgré TomTom, mon arrivée sur site sera légèrement retardée. A l’entrée, la signalétique m’invite à emprunter un chemin longeant les installations aquacoles. Un rapide coup d’œil sur les 3 voitures garées sur la zone de stationnement et je vais me présenter ; ce qui est je vous l’accorde, la moindre des choses. Un accueil très chaleureux m’indique les modalités de fonctionnement du site et je file m’équiper. Pas de chichi, un premier aperçu des lieux et je repère déjà une belle arc coloré (environ 55cm). Cette dernière est en maraude sur la bordure du 1er canal. Un arbre bien fourni m’oblige à l’attaquer en revers. J’ai fixé un sedge classique sur ma pointe en 11,8°°. Un posé un peu court, je tente un roulé en tirant un mètre de soie supplémentaire. Pas top mais le rond a attiré son attention. Elle se décale, tourne, lève le nez et enfourne l’imitation. « Attends ! » me dis-je. Sur le ferrage, la belle file en trombe, chandelle, redémarrage dans l’autre sens, superbe ! mais voilà, il faut un vainqueur…ce fut elle ; bye bye la mou-mouche. Je retente ma chance sur une postée, sous une tombée de carex ou graminées. Le temps est vraiment merdique, un poncho c’est chi…t mais ça protège. A nouveau, le nez perce la surface mais plus discrètement. C’est une jolie fario d’un peu plus de 30cm, bien équipé en nageoires. Le dépucelage est fait ! Je décide de prospecter un peu plus le parcours. Je constate que de nouvelles soies virevoltent de ci de là. Un, deux, trois et bientôt je constate une omniprésence de pêcheurs. je traverse la succession de canaux (3 ou 4 à mon souvenir) de largeur et de profondeur différente selon les vannages et leur ouverture. A chaque coup de ligne, je m’aperçois de la croissance d’effectif sur les berges de ces ouvrages. Je décide de rejoindre les plans d’eau. Le premier n’est malheureusement pas très engageant pour moi qui recherche essentiellement la pêche à vue. Quitte à payer une journée en réservoir, autant que celle-ci me permette de progresser tant en terme de présentation que de l’anticipation des mouvements buccaux. J’entrevoie l’étang du haut qui annonce une possible clarté de ses eaux. Effectivement, malgré un fond quelque peu algueux, la vue est la technique reine. Les poissons pas si nombreux que ça, sont bien présents. Malgré leur approche de la bordure, ils résisteront à pas mal de mes tentations. Cependant, c’est bien sur ce secteur que je me régalerai le plus. j’essaierai tout un tas de mouches (imitations classiques et inhabituelles, nymphe ou sèche) mais c’est sur la présentation et la hauteur de flottaison ou d’immersion que je trouverai beaucoup d’intérêt… Et les poissons me direz vous ? et bien, cela reste des « bassines » mais leur qualité tant de morphologie que de combativité m’ont très agréablement surpris. J’ai observé peu de diversité, quelques Farios et des Arcs très largement majoritaires, entre 35 et 50cm. Vu un individu que je pense être une tigrée( ?) car elle avait une gueule énorme ; elle est venue voir 2 fois la nymphe mais sans y goûter. Une très bonne journée sur un parcours avec une ambiance et un accueil extrêmement conviviaux, je le répète, mais cela m’a marqué ! Ps : pour la présence marquée de pêcheurs, il s’agissait en fait d’un club mouche (24/25 personnes) ; pas de chance mais cela ne m’a pas trop perturbé niveau pêche.