Life is good

24 juillet 2004

64 - Pyrénées-Atlantiques

Gave d'Oloron

nico_p

Rendez vous était fixé à 6h au camping d’Aren. Et oui, les gens de l’Est ont l’habitude de se lever tôt pour traquer les totches! J’arrive à 6h10 et fredleray m’attend dans sa voiture. Politesses habituelles puis on part à la pêche. On va aller voir mon aligator. Hélas le niveau du Gave est très bas en ce moment et je ne reconnais plus rien. Là ou ma truite trophée nageait il y a seulement un mois l’eau a laissé place à de l’air et de la mousse. La mécanique des fluides a ses mystères, mais la magie du Gave fait que le coup reste magnifique, et les courants qui m’avaient paru trop violent sont aujourd’hui somptueux, tirant juste assez, léchant les banquises. Il y a là des barres de rocher dressées face à la rivière, résistant à son flot et fendant le courant en autant de petits chenaux qui sont chacun la promesse d’une grande truite. Ce matin pourtant la réalité est tout autre et nous peinons à débusquer le moindre poisson. Le ciel est couvert, rendant hypothétique tout repérage visuel des totoches. De toute façon j’ai oublié mes polarisantes ! J’avance cahin caha sur les barres calcaires et là, juste devant, je fais fuir un poisson. C’est idiot, j’aurais du laisser fred passer devant car il a l’oeil plus averti .. et de bonnes lunettes! Tant pis. Un petit gobage dans le calme, dans la veine où se concentrent les bulles. Pas de succès. Au fond de l’eau, un petit saumon posé au fond, ou bien une truite ? Une nymphe est expédiée et le poisson s’enfuit! On arrive à la fin du secteur et devant nous se dresse un obstacle qui m’avait toujours paru infranchissable. Mais avec ce niveau d’eau les perspectives changent et nous voila au dessus. Obstacle franchit. Le rêve, car au dessus c’est magnifique, un des endroits qui me faisaient rêver mais que j’avais finalement renoncé à atteindre. Un petit gobage que j’attaque très maladroitement, une truite qui s’enfuit, et c’est tout. On rentre en passant par Oloron, il faut que je montre le nokill à fred. Déjeuner au camping d’Aren avec toute une petite troupe de saumoniers. Microcosme protéiforme. D’incroyables pêcheurs, jeunes, vieux, motivés, blasés, réservés, expansifs. Mais tous, TOUS, complètement fous. Fous de saumon. Il y a la notamment JJ35, le pere de fred, qui s’avèrera être encore plus dingue que ce que j’avais envisagé. Un sacré bonhomme! Le déjeuner s’éternise avec force boissons, digestifs, et on parle Pêche jusqu’à 17h bien sonnées. Passionant, et bon esprit. La confrérie des saumonniers du Gave est une vraie famille. Et en plus, certains pêchent la truite et (la boisson aidant) ils ne sont pas avares de conseils pourvu que l’interlocuteur soit propre (nokill, etc.). Nous repartons en chasse avec fred, laissant JJ et son compère Bernard au camping. Peut être prendront ils un saumon ce soir ? On arrive sur une bordure un peu spéciale. Le soleil tape encore sur l’eau mais ses rayons sont déja obliques. On voit cependant parfaitement le fond, ainsi que deux très belles truites. Je me poste pour leur lancer une nymphe à l’arbalette mais elles détalent avant même que la muoche ait touché l’eau. Direction : le coup de ce matin. On tire à la courte paille et c’est fred qui attaque le premier poisson, une truite pas bien grosse qui lui coulera sa mouche trois fois sur un joli poste. C’est mon tour et on repère un gros poisson qui gobe en tournant dans une morte. Pas évident. Approche correcte, elle regobe, poser à peu près ou il faut … et plus rien. Elles sont fines ! On franchit de nouveau la partie délicate et nous voila à pied d’oeuvre sur le secteur qui me faisait rêver. Le soleil se cache et une lumière rouge incendie la rivière. Voila des gobages. C’est mon tour alors je me fais mousse et je me glisse contre les cailloux, faisant corps avec le calcaire. Une fois en place j’ai devant les yeux un spectacle rare. Il y a la cinq ou six truites énormes qui gobent. J’appelle fred qui était resté en retrait et qui ne pouvait profiter de la scène, masqué par un des blocs de pierre. Fébrile, je fais plusieurs passages complètement ratés. Fred essaie à son tour, mais on est comme des gosses, incapables de lancer correctement sur ces poissons faramineux qui gobent sans retenue, faisant sortir le bec, le dos et la queue. Je me calme un peu et mon spent est englouti par un des poissons. Valoutch! Elle descend vers moi et je la sens bien, elle est très bien piquée. Une truite dans la gamme des « plus de 50 presque 60 ». Un bébé aligator, mais un poisson rare. Elle est à 2 mètres de moi et je prépare l’épuisette mais elle remonte la veine, en force, vers les arbres charriés par la crue du printemps. Je la bride, bride, bride, bride. Elle nage, nage, nage, nage. Et le fil casse. C’est costaud pourtant le 14%. Toutes les autres se sont calmées et il reste des poissons plus modestes à attaquer mais on n’a pas la tête à ca. On prépare le coup pour demain soir, jouant les bucherons en pleine nuit, travaux d’Hercule, déblayant les grands arbres qui rendent impossible la capture de ces poissons géants. Un peu plus haut un poisson s’obstine à faire de petits gobages en bordure. C’est le tour de fred mais il n’y croit pas trop alors je tente avec un sedge. Je suis très imprécis, je m’approche un peu et au premier passage digne de ce nom elle prend. Ferrage … dzzzzzz ! C’est joli dis donc! Moi qui voulait tester un peu l’ATH de boulbag je suis servit. A vue de nez elle fait 42-43, estimation confirmée au centimètre près par le mètre de fred. Plus de pile dans l’APN mais un petit bisoux et elle repart. Relâchez vos rêves. NB : la maturité sexuelle de la truite fario est atteinte à 45 cm sur le Gave d’Oloron. Merci d’avoir la décence de remettre à l’eau les poissons imatures conformément à l’esprit de la loi pêche. La maille officielle est à 30 cm.

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