La pêche à la mouche, c’est une drogue, moments de joie intenses mais trop brefs, suivi d’un profond abattement, qui n’enlève en rien l’envie d’y retourner. Ces trois jours (BRA et Bienne) auraient dû me sevrer, me montrer la futilité de ce loisir pour lequel je sacrifie tout. La joie, je la connais dans la voiture en rêvant ma partie de pêche, au moment de me préparer et lorsque la vision de la rivière me saute au visage, puis c’est la lente dégringolade, les accrochages, les branches qui vous retiennent, le vent, on redescend, on se dit pourquoi faire tout ça, au détriment de quoi ? La rivière vide, les berges immondes, les pêcheurs d’ombre avant l’ouverture, des niveaux bas qui augurent un été pire que 2009, et pourtant, l’envie est toujours là, parfois à tordre le ventre. En fait cette ouverture me renvoie à une pensée plus globale, c’est dur d’être passionné mais médiocre, comme le fou de jazz qui n’a pas l’oreille musicale et n’arrive pas à plaquer trois accords, où le sportif qui s’entraînant avec assiduité, ne dépassera jamais l’équipe réserve. Il faut savoir accepter qui l’on est et ce que l’on ne deviendra jamais. Les rêves trop grands peuvent rendre les gens malheureux, mais honnêtement peut on rêver petit lorsque l’opportunité de pêcher de telles rivières se présente ? Basse Rivière d’Ain : 1 Alexis : 0 La revanche démarre lundi
