Toute première sortie, tout début mars, guère après le 1er pour ceux qui connaissent . Celà s’avère un mauvais choix malgré la consultation des niveaux sur le formidable outil qu’est le « ouèbe ». Mais c’est en semaine(après une période très pluvieuse)et la fée blanche décidera de lâcher un peu plus tout au long de l’après-midi alors qu’en arrivant vers 11h30, non sans avoir pris la carte à la Chipotte, la rivière était certes haute mais encore raisonnable et peu piquée . Ainsi, vidées au max, les retenues se rechargeront tout le we qui approche… pour pouvoir recommencer leur lucratif yoyo lundi matin .
L’herbe des prés est encore couchée et brûlée par le gel, les arbres sont encore nus de tout prémices de bourgeons et les premiers perces-neiges sortent timidement . Les écureuils qui courent en traversant la route ou sautent par-dessus les chemins à la recherche de leur nourriture annoncent que l’hiver est fini . Un pouillot s’égorge à tue-tête et un autre lui répond au loin. Un autre chant qui m’est inconnu l’accompagne encore . Assurément la nature s’est réveillée ! … mais pas les mouches ni les truites ! aucun insecte aquatique ! aucun gobages donc, et toutes les bordures et les devants de cailloux sont désespérément déserts… l’après-midi passera à se promener sans déplier la canne, mais retrouver ces lieux après la longue trêve hivernale fait du bien .
Quelques jours ont passés et les infos des débits sur le net indiquent qu’ils ont bien baissés : certes bien au dessus du module mais j’y ai déjà fait de belles pêches avec des valeurs bien plus élevées . C’est donc le moment d’occuper cette journée libre . Sur place, éclaircies, bon niveau, borbures assez claires pour y voir sous 50-80 cm d’eau paraissent de bonne augure . Hélas pas d’éclosions de Beatis qui font sortir les truites ! je verrai 2 grises ainsi que 2 petits perlidés en 4 heures de temps. Les bordures sont désespérément vides de tout poisson… jusque tard dans l’après-midi . Cette 2ème journée s’achevera en tentant une de truite de 40-45cm minimum devant un cailloux, postée sous les frondaisons. Le lancer, horizontal, ne va pas être facile. Je descends le talus précautionneusement avec une nymphe accrochée au bas de ligne . En bas, je ne vois absolument plus rien . La surface est un vrai miroir qui reflète le bas soleil qui tombe. Je lancerai donc une sêche devant le cailloux et juste avant les branches qui traînent dans l’eau ….à 1m50 devant! Après quelques accrochages derrière moi, puis un sur l’amas de branches du repère de la belle où je perds une mouche, elle succombera à la tentation au 2ème passage de ma grise, choisie exprès pour elle bien déplumée après plusieurs années de vol . Mais ma boite sera bientôt vide … Dans un « gloups » profond elle se retourne, je la tiens 2 ou 3 secondes avant de décrocher : c’est souvent pour ma part l’issue d’un combat quand je suis dans l’impossibilité de maintenir la canne haute, et là dans ce foutoir de couvert végétal, impossible de monter la canne…Puis une petite, loupée au ferrage… puis quelques truites et chesvesnes sont aperçus en rentrant… la moitié d’entre eux sont mycosés…
Troisième et dernière sortie du mois, samedi dernier . Quelques rares mouches en ce début d’après midi, malgré le vent. Mais je le savais il était prévu , et fort. Quelques gobages éparses sont apercevables, j’en tenterai un sans succès . Un autre, bruyant et sourd me fais tourner la tête à ma droite. Ce beau poisson certainement ne remontera jamais… ni même sur ma mouche . 10m en amont, je piquerai celle –ci, avec une énergie d’enfer, que je pensais plutôt plus petite. Puis une autre loupée au ferrage. Mais les choses se gâtent. Les rafales de vent deviennent de plus en plus violentes et continues . La partie est terminée .
