Mulets, bonites de rivière

26 octobre 2015

64 - Pyrénées-Atlantiques

Grande Nive

Martial

Je m’étais promis de les attaquer avant l’hiver. Les muges de la Nive.

Prendre des mulets à la mouche et en rivière de surcroit n’est sûrement pas une chose facile tant ce poissons est fantasque et inconstant.

La veille, j’ai monté une nymphe sur un caddis Hayabusa 371 en taille 12. Une bille laiton de 3 mm sera suffisante pour la lester par eaux basses. Le corps est constitué d’un dubbing de fibres flash de couleur blanc argent.

Il est bientôt 16 heures et le temps est parfait. Belles éclaircies, peu de vent. Je parcours les quelques kilomètres qui me sépare de la rivière. Le soucis est de trouver un beau spot pas trop difficile à lancer. Je passe devant mon réservoir à meuniers et faute de mon 60+, j’épuise un 55. La séance commence bien.

Je traverse un petit bois pour rejoindre un courant propice à mon exercice du jour et je repère immédiatement de nombreux spécimens de toutes tailles et je remarque que les groupes sont assez uniformes. Toujours sur la berge ombragée, je réussi une approche discrète d’un banc de beaux mulets qui paissent les algues sur le fond. Ils se tournent, se retournent, broutent tels des moutons dans un pré d’herbe fraiche.

J’ai gardé mon équipement de la veille et ma Launstorfer 9p soie de 5 est agrémentée d’un viva chargé d’une WF 5 Airflo. Je fixe ma nymphe sur un 14 centième Stoft (qui doit faire un peu plus) et je suis prêt à en découdre. Lancé juste un peu après le groupe, ils ne bouge pas d’un poil, même pas effrayés, je les ai connus plus méfiants. Je strippe lentement et ma nymphe traverse le banc sans aucune réaction. Je recommencerai une dizaine de fois avec le même résultat.

Cette fois-ci, je lance en plein milieu de la troupe et la touche est surprenante de puissance et de rapidité. Un rush énorme qui m’arrache la soie du moulinet, l’animal prends immédiatement le courant, puis droite, gauche, rien ne l’arrête, la canne est pliée et la puissance du talon devrait le ralentir. Je le bride et ce n’est pas suffisant, je dois le suivre sur la berge, je le déstabilise, droite, gauche, droite, gauche, je lui reprends quelques mètres et il repart aussi sec dans un nouveau rush. Le scénario se répète et je n’ai pas l’impression qu’il se fatigue malgré les minutes qui s’accumulent. Il repart une nouvelle fois dans le courant et je ne l’arrêterai pas cette fois. La casse est sèche et frustrante.

Je remplace mon 14 par du 16 et renoue la même nymphe. Je me rends compte que j’ai visé un peu haut et cette fois je recherche un groupe avec des individus plus petits, des 40 environ et je ne tarde pas à les trouver. Je déroule une dizaine de mètres de soie en deux faux lancers et ma nymphe tombe en plein milieu du groupe. La touche est immédiate et le poisson joue les exocets, bien décidé à ne pas se laisser faire. Heureusement, sa taille est bien inférieure au premier, car il joue avec le courant et ses « droite gauche » mettent le matériel et le pêcheur à rude épreuve.

J’en sortirai trois, tous aussi récalcitrants les uns que les autres à rejoindre mon épuisette.

J’ai pourtant pris de beaux poissons dans cette rivière, des farios, des arcs, des barbeaux, des 40, des 50, mais rien de comparable avec ces mulets. Ils sont ronds, durs et musclés comme des bonites, leur défense est impressionnante à cette saison malgré la taille raisonnable de ceux que j’ai sorti.

J’ai donc un nouveau défi à relever. Après mon chevaine de 60+, un mulet de 50+ et + si affinité … et ça c’est pas gagné.

 

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