En remontant de Brive, les courants de la Corrèze me donnent une forte envie de poser une mouche. Les eaux sont encore un peu louches mais assez claires là où la profondeur est faible. Aucune activité cela deviendrait-il la norme? Je m’applique à poser détendu et en courbe toutes ces belles pierres que lèchent des courants tentateurs. Trois truitelles ponctuent les exercices. Puis des montées courtes lorsque la mouche se met à siller. Toujours des petites, ce n’est pas bon signe… Je marque un arrêt, change d’imitation et je choisis un grand classique ; une phrygane en poils de cervidés; j’aurai dorénavant un alibi pour le sillage. La mouche descend sur ce joli courant de bulles et un poisson plus sérieux vient lentement la voir et la prend calmement comme dans un rêve…de pêcheur au fouet. J’ai réussi à attendre qu’il redescende avant de lever ma canne et il est accroché. C’était clair , presque blanc dans la lumière qui faiblit. Sans doute une assée mais maintenant ce poisson me fait plutôt penser à une truite avec sa fuite soudaine vers l’aval et sa force persuasive de chercher le salut sous les rochers. Oui c’en est une, un mâle un peu maigre qui s’agite dans ma filoche. Il s’est décroché tout seul et repart lentement dans le soir. Un peu plus haut un gobage lent, je l’essaie et je prends une belle …assée. Je décrocherai une autre truite qui s’alimentait dans un courant rapide. L’heure légale doit être dépassée, j’ai froid et les eaux de la rivière sont en-dessous de 10°C. A la soupe !!
