…Pas vraiment d'actualité, je ressors ceci pour en faire sourire quelques uns… Actuellement, les lieux décrits se trouvent sous la neige, le vent glacial donne à entendre la voix grave des sapinières. » Pas sans poulet » Emmener mes amis là haut sur le plateau, sans savoir ce qui nous attend, pourquoi pas ? Les prévisions ne sont pas bonnes, ce printemps est une queue d'hiver qui traîne, un entonnoir à déceptions pour les pêcheurs . Je dis en plaisantant qu'il vaudrait mieux s'attirer les bonnes grâces des entités qui gardent ces espaces, se placer sous quelque protection supérieure et s'arrêter par exemple au dolmen qui veille près du rebord du plateau. Qui veut s'allonger sur la dalle, ouvrir ses bras et rester un peu à plat sur le rocher froid ? Je sais vous souriez, on me sourit comme cela parfois! Passons donc sans descendre de voiture, aventurons nous plus avant… Il y a la pierre à sacrifices plus loin, masquée de nos jours par un rideau d'arbres. Pourtant, naguère, ce bloc granitique creusé d'une petite auge parfaitement carrée et peu profonde, qui se prolonge d'un sillon dédié aux écoulements les plus épouvantables, ce lieu sacré et maudit à la fois devait être ouvert à tous les horizons. Ah, on n'a pas le temps non plus, la rivière chante quelque part en contrebas. Alors, vous croyez béatement que la succession de coups de tonnerre, le grésil qui s'abat sur la tôle alors que vous êtes à peine changés sont le fruit du hasard ? Puis la neige fondue qui succède alors que le thermomètre affiche 3° en cette fin Mai, vous pensez que cela survient sans raison ? Finalement, qui aura pu pêcher, qui aura découvert les secrets des bois profonds et de l'eau qui va parmi les blocs arrondis : personne ! Et la réflexion de l'un arrive, alors qu'on repart tout penauds, serrés dans la voiture : « La prochaine fois on ira à la pierre, et on aura apporté un poulet ! »
