Patagonie sur Ain Ca y est, les jours que nous attendions tous arrivent, et ce matin sûrement plus que tous les matins à venir, l’excitation a sonné le réveil à 4h30 pétante en témoigne mes mots sur le blog d’alx. Arrivé sur les bords de ma rivière, les conditions semble être bonne pour la pêche, en revanche ce qui est plus inquiétant, c’est le niveau, anormalement bas de la rivière. De mémoire de pêcheur, je n’ai jamais vu ma rivière si essoufflé un jour d’ouverture. C’est déjà l’étiage! 40m3 sec, l’an dernier la rivière turbinait a 110 le même jour. Bon nombre de pêcheur sont là aussi mais nous ne sommes pas en surnombre, la pêche devrait être plaisante, nous n’aurons pas a faire la queue leuleu pour pêcher les postes. A 9h00 nous ne sommes plus que 2 sur quasiment 400 mètres de linéaires. La journée arrosée prévue semble être également annulé. Mon père venu me rejoindre s’installe à mes cotés et nous bavardons plus que nous pêchons. C’est aussi ça l’ouverture, partager ses bons moments avec les personnes que l’on aime. Hélas ses waders prennent l’eau et il commence à avoir froid, il est maintenant 11h00 et je lui propose d’aller manger sur la berge ou je pourrais en plus aller lui récupérer une paire de botte et de chaussette sèche pour qu’il puisse encore profiter de ce moment avec moi . Nous nous installons et observons ensemble le manège incessant des bergeronnettes qui piquent sur la surface pour saisir les petites émergentes de chironomes. Mais les gobages sont absent. A midi mon père me dis « ça y est faut s’y remettre », regarde ce qui commence a sortir, Effectivement Les march browns crèvent doucement la pellicule de l’eau et s’envole pour le plus grand plaisirs des « rapaces », nous rééquilibrons nos bas de ligne, je décide d’avancer dans la rivière afin de laisser la première ligne a mon père. Nous attendons tout deux le moment ou la surface de ce pool sera crevé marquant ainsi le gong tant attendu de l’ouverture. C’est par la veine centrale que cela commence, les étendarts mènent l’offensive sur la nuée de plus en plus omniprésente sur la rivière. Au milieu du lit, les gobages sont plus sporadiques, les truites sont là mais même à 50m3 la rivière a encore le dernier mot. J’ai de l’eau au niveau torse, et ce maintenir ici est assez compliqué. Mon père décide de descendre sur une avancés en contrebas, je le sent contrarié d’être pris au dépourvu par son matériel, mais il semble ici bien positionné puisque il prend coup sur coup deux truites de 25 et de 28. Les railleries commencent, me demandant si je souhaite une mouche. Je ne fais mine de ne pas l’entendre mais le bougre a pris de l’avance (vous connaissez ce sentiment qui ressemble a celui qu’on éprouve quand on pêche avec ATMB, lol). Il faut que je m’avance encore, à 15 mètres je distingue les reflets de ce rocher blanc immergés, le poste me parait bon. Je sèche ma mouche, que je peine a contrôler dans ces courants par des faux lancers. Au second passage, je distingue un petit museau, venir happer mon imitation de la vie mal faite. Instantanément je pense à un ombre, le gobage n’est pas assez franc. Mais la soie ce temps et se déroule beaucoup trop vite. Je sent le poisson sonder et redescendre la rivière. Le backing dans l’eau, je dois reculer maintenant reculer pour mieux avancer, le poisson doit être a 50 mètres, le palpitant s’emballe. J’appelle mon père lui demandant de venir pour prendre l’appareil photo. Mais je dois encore marcher pour suivre le poisson. Je commence à douter de mon 14/100 le poisson à l’air beau, il faut que je le voie absolument, les poissons puissants que l’on ne voit pas son toujours les plus gros, mais lui il est encore plus gros. Puis elle commence à revenir vers moi. Je sent la tension de la soie baisser mais le viva fais bien son job pour récupérer l’excèdent. Puis ça y est elle est là a 5 mètres mon père est littéralement halluciné par ce poisson, (sous l’eau il parait encore plus gros). Elle me fait un autre départ ephèmère, mais ce rend à l’épuisette. Mon père tremble avec l’appareil, le prend a l’envers, ne trouve pas le bouton, je sais que le timing est maintenant compté, et suis encore sous l’émotion de ce moment je maintient le poisson dans le sens du courant, Je lui explique vite mais calmement, ça y est il prend la photo. Je lui demande d’en prendre une pendant la remise en liberté mais notre belle ne demande pas son reste, et s’en va d’un coup de queue. Nous sommes surexcité, cette journée à été exceptionnel, et la nature extrêmement complaisante avec moi, certes ce poisson m’a offert beaucoup de joie d’excitation et de plaisir, mais ce qui m’a le plus touché, c’est mon père. Il est « de la vieille ecole » il n’est pas 100% prendre et relâcher, il limite ses prises certes. Mais aujourd’hui, pour la première fois il m’a dit qu’il avait trouvé ce geste très honorable, et qu’il aurait sûrement eu beaucoup de mal à le faire. Je me sent bizarre, nous avons continué la pêche ensemble. Je ne me suis pas ré aventurer dans le lit de la rivière, je suis resté près de lui, lui qui m’a quasiment tout appris, lui qui m’emmenait tout mômes, Il prenait des truites et me tendait la canne pour que je pêche et quand lui me disait lève, elles étaient au bout, Nous avons continué a bavarder, il m’a dit qu’il approuvait les choix que j’étais entrain de faire ( pour ceux qui les connaissent), je me suis sentit proche de lui et la journée c’est terminé. Sûrement l’une des plus belles que j’ai eu jusque là, et sans conteste la plus belle ouverture de ma vie. …