La grosse chaleur de samedi ne m’incite pas à enfiler mes waders pour l’une de mes dernières sorties de l’année. Je vais quand même pas rater le coup du soir et je décide de filer vers les gorges de la bourne. Je commence à pêcher l’eau en sèche, comme d’habitude, vers 17 heures. Rien de terrible et dans quelques minutes la journée s’achèvera. De toute manière je me suis régalé, le cadre est somptueux. J’arrive dans une cuvette longue d’une 15aine de mètre et profonde d’environ 2m. En tête, un large contre courant vient lécher les flancs d’un gros rocher à demi immergé. Le coup me paraît sympa mais je suis mal positionné car si truite il y a elle dirige sa tête vers moi. Je monte dans les éboulis pour contourner l’endroit. Au trois quart embusqué, j’envoie mon CDC ham 16 dans le contre courant, et la dérive l’amènera directement contre le rocher. 1ère dérive, et hop, la belle sort de sa cache et met son nez sur ma mouche, juste au moment où je la retire de l’eau…! SAns ce fichu draguage elle aurait certainement pris… enfin je la vois, superbe, ondyulant sous quelques dizaines de cm d’eau. Pas le temps de réfléchir ou d’attendre qu’elle reparte s’embusquer, je pose à nouveau. Je ne vois pas ma mouche qui est quelque peu ballotée par le courant et cachée par l’écume, mais la truite monte doucement vers la surface. Je ne vois aucun gobage mais quand elle redescent je décide de ferrer, après tout ma mouche devait être dans le coin… Quand je vois le scion de ma 8 pieds se courber, je sais qu’elle est là, et soudain le rodéo commence… en amont, en aval, sous tous les rochers du trou…la galère. Et moi qui saute de rochers en rochers pour toujours garder le contact et éviter qu’elle ne coupe le fil sous une pierre ! Au bout de quelques minutes elle se rend…51 cm. Sa robe zébrée est de couleur bronze, mais dans ma mémoire elle restera d’or… Et là, comblé, je met fin à cette journée comme on les aiment tous.
