Rien de tel pour digérer un bon repas en famille qu’un petit tour sur les bords de la Dordogne. Ayant mis dans le coffre une canne, au cas où, munie d’une soie intermédiaire et de qques streamers, je commence vers 16 h à peigner méthodiquement un grand remous profond de plusieurs mètres dans l’espoir de séduire un sandre, une perche ou un brochet. Mais le soleil associé au vent ne me facilite guère la partie. Après une bonne heure de lancer / ramené, la routine mécanique s’installe. Mon esprit s’évade. Je me prends à rêver que je suis ailleurs, sur une rivière poissonneuse des rocheuses par une journée d’hiver. « Midges on warmer days » disent actuellement les fishing reports que je consulte de temps en temps à propos de la Madison, de la Missouri ou de la Bow. Mais en y regardant de plus près, il y a des midges aussi ici. De minuscules points noirs tapissent la surface à la tombée de la nuit. Au milieu, il y a même un nombre significatif de plécoptères aux ailes repliées sur le dos et une ou deux éphémères. Largement de quoi faire gober les poissons. Ne rêvons pas trop, le soleil passe derrière la colline, le froid arrive. Et là, soudain, comme sortis d’un rêve, des dizaines de nez crévent la surface, avec régularité. Un banc entier de gobages caractéristiques sur ces minuscules diptères qui laissent d’abord voir le nez, le dos puis la queue du poisson. J’ai déjà observé maintes fois le manège des truites sur les diptères et c’est marrant de voir combien ces gobages de blancs y ressemblent. Ah, s’il y avait un bonne densité de truites… Le spectacle est tellement beau que j’arrête de pêcher au passage du banc de poissons pour les regarder. Lourde est la touche qui me secoue le bras et me tire de ma contemplation. Une véritable souche. Oui, c’est bien une souche que je tiens preuve que j’avais bien choisi un poste encombré. C’est la fin du voyage pour le zonker olive monté vendredi soir lors de la soirée montage en direct. Une belle fin pour une mouche et pour une partie de pêche. J’en profite pour passer en revue quelques coins où je pêche à l’ouverture. A ma grande surprise, les gobages sont nombreux. Les poissons blancs s’en donnent à coeur joie sur ces minuscules moucherons. L’eau est basse et à mon grand désaroi, je constate que les postes où prend des truites en noyée seront impraticcables à l’ouverture si l’eau monte d’un mètre. Faute de crue significative depuis qques années, les plages sont envahies de repousses de peupliers (voir photo). Les choses ne s’annoncent pas très bien pour l’ouverture donc. Faute de soie flottante, je n’ai pas participé à la fête mais cela fait plaisir de voir que même en plein hiver on peut assister à un coup du soir. Fred
