Comme souvent, arrivé au bord de l'eau tôt le matin, je scrute entre les saules si une belle boulotte les gammares. En ce dimanche matin, je suis seul sur le spot choisi. Je repère assez vite un poisson magnifique. Le coup semble facile, truite à 2 mètres du bord, dans 30-40 centimètres d'eau. Tellement facile que je trouve ça louche. C'est le genre de poisson qui ne regarde qu'à un seul endroit…La berge ! Je ne tenterai pas d'arbalète étant quasiment sur de la faire fuir sur l'approche. Je descends la berge sur 100 mètres…Je traverse la rivière très lentement…Remonte sur la berge opposée…Rentre dans l'eau aussi discrètement que possible en face d'où se tient le poisson.
Je suis à 10-12 mètres de lui, j'ai pris le temps d'approcher lentement en sortant un peu de soie nymphe en main. La nymphe, une petite cuivre peu lestée, va vite s'envoler dans les airs. J'allonge la distance de soie nécessaire. La truite ne se doute de rien, elle ne surveille que la berge tout en se nourissant. Le premier poser, le premier passage sera le bon. Elle est venue cueillir ma nymphe comme une truitelle de l'année, et pourtant, elle a tout de son ainée. Le combat sera rude car la belle est costaud. Malgré tout, la faible hauteur d'eau la pénalisera grandement l'empêchant d'utiliser toute sa puissance. Dame zébrée aura appris aujourd'hui que le danger peut arriver de toutes parts.