Après mon escapade slovène et plusieurs accompagnements pyrénéens, je dois dire que l’envie de pêcher se ressentait fortement. C’est ainsi qu’une ouverture, entre un rendez-vous pro et celui du kiné (35ans, c’est un cap…)se présenta. Réflexion faite du rapport distance/temps disponible me conduisit à valider une deuxième session sur la première charentaise.
Sur place, je constate avec un plaisir non dissimulé qu’une seule voiture est stationnée. Eu égard à ma précédente session de pêche en commun si je puis dire (qui ne fut pas mal avouons-le), je souris déjà à l’idée d’une réelle exploitation du spot.
Aux premiers pas, une grassette vient me saluer presque dans les pieds, même pas le temps de déplier la Tenkara. De toute façon, il me fallait préparer la ligne et vérifier les nœuds donc la belle n’aurait pas pu être sollicitée. Me voilà prêt ! Il est onze heures, le ciel est nuageux tendant à s’éclaircir, quelques sedges virevoltent mais rien ne laisse entrevoir une activité de surface (enfin, mis à part les foulques…).
Prudemment j’avance, fixant consciencieusement chaque veine, chaque touffe de renoncules. Ma nymphe s’impatiente quand un mouvement de vaguelettes m’attire. Un peu loin, je dois m’approcher pour m’en assurer. Il ne faut pas plus de 3 pas pour qu’apparaisse une belle fifille (enfin mémère..). Elle vient de piocher dans le fond, délicatement. L’imitation dérive, arrive à hauteur, sur sa gauche. Pas de réaction jusqu’à ce qu’elle se retourne et entrouvre. Le blanc disparaît, ferrage et là commence un échange qui valide mon choix matériel.
En effet, le poisson, surpris, ouvre la gueule plusieurs fois, la secoue violemment, tourne sur lui-même, puis décide d’un rush aval, un deuxième, tente l’herbier ; je ne fais pas le malin. 51 sur la Nive, 51 sur la Saulx, mais je crois que là, elle est plus imposante encore… la voilà rendue, prisonnière docile. Il me faut maintenant trouvé un point tranquille où elle pourra se reposer, et me permettre de la valoriser.
Pendant qu’elle « stabule », cercle de l’épuisette posé sur 4 cailloux émergents, je lui prépare mon retour à sa liberté (ah l’égo…). Le trépied est stabilisé, l’enregistrement démarré et voilà la belle, enfin le beau (…), filer sans préambule. Je sortirai de l’eau vers 16h, non sans avoir bisouté quelques obèses charentaises.
Pour information sur cette journée, il y eu un peu d’activité en surface mais la majorité des prises fut capturée en nymphe, sans réelle distinction de forme ; lestage et présentation étaient les maîtres mots du jour. Je renouvelle ici mes remerciements à l’AAPPMA pour l’opportunité donnée d’accéder à ce parcours sans autre supplément qu’une contrepartie écrite des sorties. Un grand bravo pour la réciprocité des spots et leur mise en sites de graciation.
